PSG-OM : « Il m’a quelque peu déçu »… André Villas-Boas s’est-il cramé auprès des Marseillais avec ses déclas post-classico ?
FOOTBALL Les supporters marseillais en veulent un peu à AVB pour ses propos d'après-classico mais n'en font pas non plus une affaire d'Etat
- L'OM s'est incliné 4-0 au Parc des Princes
- Une défaite qu'André Villas-Boas a relativisée après la rencontre. Il a aussi taclé thomas Tuchel
- Des déclarations qui ont déplu aux supporters marseillais sans pour autant le remettre en cause
Dimanche soir au Parc des Princes, l’OM a donc une nouvelle fois coulé: 4-0 en une mi-temps, on vous passe le couplet sur l’humiliation que représente une telle contre-performance. Difficile dans ce naufrage sportif de ne pas parler du capitaine du navire. Car s’il y en a bien un qui a perdu plus que les autres à Paris, c’est bien André Villas-Boas. Sur le plan tactique, son pressing kamikaze a ouvert une rampe de lancement pour les fusées de Thomas Tuchel et condamné son équipe à l’enfer. Sur le plan de la com’, ce n’est guère mieux. Après avoir passé l’avant-match à relativiser l’importance du classique, le Portugais a, après la rencontre, tenu des propos tellement délirants qu’on en viendrait presque à s’inquiéter pour lui. Florilège :
- « La première mi-temps et le résultat, ils ne m’intéressent pas. Je garde (en tête) la deuxième mi-temps. Notre objectif reste le podium, on reste à trois points (deux, en fait) même si on a perdu un peu de terrain. »
- « Ce que j’ai dit à l’équipe après le match, c’est que je suis fier de la deuxième mi-temps. A la fin de la première période, c’était difficile, forcément. Les joueurs ont joué avec courage. On finit avec 4-0 mais je suis fier. »
- [A propos de l’importance de ce match, au micro de Canal+] « Thomas Tuchel peut inventer les choses qu’il veut avec l’effectif qu’il a et les milliards qu’il dépense. Pour moi, ce n’est rien. Thomas Tuchel doit se concentrer sur la Ligue des champions. »
« La chance d’AVB c’est de passer après Garcia »
Un Grand Chelem de déclas foireuses au pire moment de la saison. AVB vient-il de souffler sur le grand château de cartes qu’il avait habilement monté à coups de conférences de presse et d’interviews séduisantes depuis son arrivée à Marseille ? Pas auprès de Thierry Audibert, qui en a vu d’autres du haut de ses « x » décennies en tant qu’abonné. « Il n’a pas sous-estimé le classico, il l’a réévalué à sa juste valeur. » Ni des supporters pragmatiques dont se revendique Lino :
« Il a sûrement perdu une partie du public marseillais, mais quel public ? Celui qui chaque saison met en avant l’étoile, la passion vs le pognon etc., ce public qui se cache derrière des excuses bidon pour se voiler la face d’une réalité difficile : le PSG nous explose. »
La posture de Villas-Boas, aussi surréaliste puisse-t-elle paraître, a le mérite d’aller à l’opposé de celle de son prédécesseur Rudi Garcia, qui, soyons honnêtes, n’a pas laissé un super souvenir au Vélodrome. Didier, un autre supporter de l’OM. « La chance d’AVB c’est de passer après Garcia qui est le pire communicant du foot mondial. Ayant été habitué à pire, disons, qu’on va être indulgent pour cette fois, même si ça a égratigné son image qui était propre pour le moment. D’un point de vue personnel, je pense que son avant-match c’était juste de la com et je ne lui en voulais pas. Par contre, entre le fait d’être fier de ses joueurs et sa réaction un peu pathétique à l’encontre de Tuchel, il m’a quelque peu déçu. » « Il a complètement raté son après match », résume Lino.
Monaco, Lille, Lyon... AVB dans le triangle des Bermudes
Reste désormais à savoir comment se relever d’un tel bide médiatique après le match le plus important de la saison marseillaise… si tant est qu’il l’est encore. Lino, toujours : « Je me souviens que sous Michel, Boli avait dit “si on bat le PSG on sauve notre saison” mais c’est absolument faux ! Je préfère qu’on considère ce match comme pas vital du tout et qu’on aille chercher la troisième place. » La rédemption d’André-Villas Boas, aussi relative soit-elle, viendra donc des résultats. « Les supporters savent que c’est un classico, mais ils savent aussi que la saison et longue, nous dit Albert Emon, ancien entraîneur-adjoint du club. C’est sur les trois, quatre prochains matchs que tout va se jouer pour lui [Monaco en Coupe de la Ligue puis Lille et Lyon en Ligue 1]. Parce que le ventre mou, c’est pas pour Marseille ! »
Ni pour l’ancien manager de Chelsea, qui rappelons-le s’est presque auto-licencié par anticipation, il y a dix jours, avec cette curieuse déclaration : « Si à la fin de la saison, je rate [le podium] c’est à la direction de prendre la décision de continuer ou non avec moi. » André place ses pions sur le terrain de la com’, ça ne date pas d’hier. Simplement au Parc, le Kasparov du Vel s’est mis en échec.