Ligue 1: Ryad Boudebouz, aussi fort que Neymar, Di Maria et compagnie ?

Il se trimballe dans l’anonymat d’un 14e du championnat de Ligue 1. Et pourtant, le meneur de jeu de Montpellier Ryad Boudebouz réalise une énorme saison. Dans les statistiques « officielles », il apparaît modestement à la troisième place du classement des passeurs, avec huit offrandes, deux de moins que les Parisiens Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria, qu’il pourrait affronter samedi au Parc des Princes. Mais avec tout le respect que l’on doit aux buteurs héraultais Casimir Ninga ou Kévin Bérigaud, ils n’ont pas tout à fait la même efficacité devant le but que les attaquants parisiens.

C’est sans doute pour ça que, quand on s’intéresse aux statistiques plus poussées qui caractérisent le rôle de n° 10, Boudebouz flambe dans :

• Les passes clés : celles qui créent des déséquilibres dans l’équipe adverses ;
• Les occasions créées.

Dans toute l’Europe, seuls Mesüt Ozil (Arsenal) et Dimitri Payet (West Ham) lui sont nettement supérieurs. L’Algérien est au niveau des Neymar, Di Maria, De Bruyne. Mais aussi mieux que Messi, Pogba ou Ronaldo. Tout ça dans une équipe relégable les trois quarts de la saison.

Toujours considéré comme un bon petit joueur de Ligue 1, techniquement intéressant mais plutôt limité dans sa vision du jeu, Boudebouz a grandi. « On voit sur le terrain qu’il s’amuse, explique son son vieil ami Pierrick Cros, gardien au Red Star. Depuis qu’il est à Montpellier cette saion, il a obtenu de son coach [Rolland Courbis puis Frédéric Hantz] de faire un peu ce qu’il veut, d’être le meneur du milieu de terrain. Un Ryad sans pression et avec une équipe qui joue autour de lui et qui a confiance en lui, voilà ce que ça donne. »

Disons aussi qu’il a épuré son jeu. Boudebouz n’est plus le dribbleur-talentueux-mais-qui-pense-un-peu-qu’à-sa-gueule que la Ligue 1 a découvert à Sochaux, en 2008. « On lui a demandé de faire plus de passes, de jouer un peu plus pour les autres, poursuit Cros. Il dribble encore, mais pas beaucoup. »

(La belle passe décisive de Boudebouz pour Ninga au Vélodrome)

Et il a toujours ce pied gauche hyperprécis – « Il te dit qu’il va la mettre là, il la met là », assure son ancien partenaire d’entraînement. Presque comme Di Maria. A la différence près que le Montpelliérain ne marque pratiquement jamais, lui. Sans doute pour ça que ses performances ne sont pas aussi remarquées qu’elles pourraient l’être. « Je dois marquer plus de buts, convenait-il début janvier dans une interview donnée à Midi Libre. Faire des passes, je sais faire. Parfois, devant le but, je veux absolument faire marquer. Je fais la passe et elle tue l’action. »