Eurobasket: Les huit trucs qui pourraient empêcher la France de gagner
BASKET TP et sa bande sont les grands favoris de la compétition, mais les obstacles à éviter sont nombreux...
Tout le monde est d’accord, la France s’avance en grande favorite de l’Euro de basket qu’elle disputera à domicile dès ce week-end. Les principales forces vives de la nation sont là et en grande forme - et tout le monde ne peut pas en dire autant - hein les Espagnols ? -, les deux dernières grandes compétitions ont été de franches réussites et les matchs de la phase finale se joueront devant 27.000 personnes survoltées à Lille. A 20 Minutes, on a tout de même recensé huit choses qui pourraient bien nous enquiquiner pendant les quinze prochains jours. Voilà pourquoi les Bleus doivent faire très attention sur la route du titre.
1. Parce que l’Espagne et la Serbie
Si vous croyez qu’on va faire des Espagnols nos choses sur cet Euro parce qu’on les a battus en quart de finale du Mondial l’an dernier et qu’il n’y aura ni Calderon, ni Rubio, ni Ibaka, ni Marc Gasol, détrompez-vous. Certes, les Bleus peuvent partir plus confiants qu’à l’accoutumée si jamais leurs chers voisins ont la bonne idée de passer par là, mais rien n’est plus vicieux qu’un sportif espagnol mal intentionné. Si Pau Gasol et ses petits camarades veulent vraiment - et on n’en doute pas un seul instant - se venger, le moment est idéal.
Quant à la Serbie… On ne fait pas mieux en briseurs de rêves au sang-froid. Comme l’an dernier, en demies, alors qu’on était chauds comme la braise après avoir sorti l’Espagne. Il ne faut jamais oublier que ce sont les seuls à pouvoir mettre des paniers de ce genre pour vous couper les jambes alors que vous êtes revenus à - 3 à 2 minutes de la fin (et qu’ils ont Teodosi).
2. Parce que les clubs de NBA
On a déjà écrit des encyclopédies sur l‘idée que se fait la NBA du basket européen et la valeur qu’elle accorde à ses médecins. Alexis Ajinça a bien tenté de cacher ses douleurs aux tendons tout l’été, son club des Pelicans lui a gentiment ordonné de mettre la fin à la plaisanterie. Ce qui nous rappelle cette fabuleuse histoire de Tony Parker, sommé de rentrer à San Antonio par texto – « Départ demain de Paris par l’avion de 9 h 25, le billet est sur ton portable »- pour une entorse de la cheville bénigne à l’été 2009. Pour résumer, pas une franchise NBA n’aura d’états d’âme au moment de rapatrier un de ses joueurs blessés pendant la compétition, même si c’est pour une piqûre de moustique. Et la France est la seule à aligner autant de joueurs américains (Diaw, Parker, Gobert, Fournier, Batum)…
3. Parce que les lancers-francs
L’équipe de France n’a pas toujours été cette bête de sexe capable de démonter l’Espagne chez elle sans Tony Parker l’an passé. Pendant longtemps même, elle a incarné la loose à la française comme on l’aime. Sa spécialité ? Sagouiner un match bien embarqué par une orgie de lancer-francs ratés. Sans remonter jusqu’aux calendes grecques, parlons de la Grèce, justement, et de ces sept points d’avance gâchés en partie à cause de deux fails d’Antoine Rigaudeau en 2005. Deux ans plus tard, contre les Russes, c’est son altesse T.P. elle-même qui reproduit la mauvaise blague en quarts de finale, éliminant ainsi la France de la course aux JO. C’était il y a longtemps ? On en reparle à 65-66 contre l’Italie en 8es, lancers Gobert à 18 secondes de la fin.
4. Parce que personne ne gagne jamais à la maison en basket
Ne nous demandez pas pourquoi, mais l’avantage à domicile, en basket, ça n’existe pas. La dernière fois qu’un pays organisateur a remporté la compétition, c’était l’Allemagne de Schrempf, en 1993. Depuis, tout le monde se prend les pieds dans le tapis. En 99, d’ailleurs, la France avait bon espoir de remporter son Euro avec Tariq Abdul-Wahad et le gang des chaussettes hautes. Cela s’était fini par une boucherie contre ces saligauds d’Espagnols, déjà. Vous en voulez plus ? En 2013, les Bleues de Céline Dumerc roulent sur l’Europe avant de retrouver les Ibères en finale à Orchies. Résultat, une défaite de deux points et une frustration éternelle.
5. Parce qu’on a oublié qu’il fallait tout vous dire
Sans doute le discours le plus connu de Vincent Collet. Octobre 2010, la France dispute le Mondial en Turquie. A la mi-temps d’un match contre la Nouvelle-Zélande où ils se montrent aussi futés que des gosses de 11 ans, les Bleus se font descendre par leur coach. Le début est soft, tout en cynisme. « Je m’excuse de ne pas vous avoir redit, sur le dernier temps mort, de faire faute si on n’avait plus que trois points d’avance au goal-average. Je m’en excuse… » La suite fait trembler les murs du vestiaire. « J’avais oublié qu’il fallait tout vous dire !!!!! Comme si vous jouiez au basket depuis ce matin !!! ».
Et oui, ces Bleus qu’on aime tant, habitués à combattre les meilleurs du monde en NBA ou en Euroligue, sont aussi capables de s’oublier d’une manière qui défie toute logique. Genre se mélanger les pinceaux sur une reprise de temps mort et laisser Kahudi seul au marquage de Nowitzki à quatre secondes de la fin en quarts de finale…
6. Parce que TP va vouloir jouer les sauveurs
Il en rêve tellement de ce titre à domicile… Et si possible, c’est humain, de soulever le trophée en héros national, après avoir sauvé la patrie en mode « Michel Platini à l’Euro 84 ». Ce championnat d’Europe doit être la consécration pour Tony Parker. Le meilleur joueur français de l’histoire, 33 ans, est presque obligé de l’emporter. Et bien sûr ce petit poil de pression supplémentaire va faire ressortir les shoots importants quand le meneur des Spurs va, comme d’habitude, prendre les choses en main dans les dernières minutes.
7. Parce que Lille colle la poisse
« 27.000 personnes, ce serait du jamais vu. Le record en Europe pour du basket, c’est un peu plus de 24.000, à Belgrade. Le Grand Stade de Lille, ça aura de la gueule ! ». Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération française de basket, est fier comme un pape d’avoir récupéré une partie de l’Euro ukrainien grâce à la capacité de l’enceinte lilloise une fois le toit fermé. C’est aussi mignon que Jean Gachassin quand il nous expliquait qu’il avait hâte de voir Tsonga, Monfils, et les autres sauter à pied joints sur le dos de Federer en finale de la Coupe Davis dans une ambiance de folie. L’ambiance n’a pas suffi, visiblement.
8. Parce qu’il faut bien choisir ses compétitions
On suppose que vous savez qu’on ne peut pas toujours gagner en sport ? En général, on apprend ça vers 8/9 ans, à moins d’êtres supporters de Nadal, des Blacks et de la Mannschaft. En 2015, donc, il faut savoir choisir ses combats. Les Bleus ont gagné l’Euro il y a deux ans. Ceux du rugby attendent une Coupe du monde depuis toujours. Au choix, franchement, on préfère taper les Anglais chez eux à Twickenham grâce à un drop de Michalak en finale. Surtout qu’il faut garder un peu de win pour 2016. L’Euro de foot à la maison, ça vous dit quelque chose ? Chaque coach de L1 vous le dira, ceux qui brillent à l’automne sont rarement au rendez-vous au printemps.