Coupe Davis: Arnaud Clément s’est-il trompé de stratégie?

TENNIS Le capitaine français n’a pas forcément bien géré la blessure de Tsonga…

Julien Laloye
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Arnaud Clément, le 23 novembre 2014 à Lille.
Arnaud Clément, le 23 novembre 2014 à Lille. — Stephane Vansteenkiste/SIPA

D'un de nos envoyés spéciaux à Lille

Passons sur la communication légèrement pathétique de samedi soir, à la suite de l’absence de Tsonga en double. Un président de la FFT qui vend la mèche, un capitaine qui nie, et des joueurs qui suivent la Pravda officielle à la queue leu leu, alors que tout le monde sent bien qu’il y a baleine sous caillou. D’ailleurs, Arnaud Clément s’est excusé. «Ça n’a pas fait plaisir de vous mentir. On n’a pas d’informations à communiquer à l’équipe adverse. L’objectif pour nous c’est de préserver le groupe. Si on peut mettre un petit doute dans l’équipe adverse, c’est mon devoir.» Comme si Federer n’allait pas dormir de la nuit de ne pas savoir qui il taillerait en miettes le dimanche. Bref, admettons.

«Je pense qu’on a tout bien fait»

Mais, tout de même, l’équipe de France a-t-elle vraiment géré au mieux le psychodrame Tsonga, qui avait déjà senti des picotements au bras pendant le stage de Bordeaux? «En tant que capitaine, je vais me remettre en cause, avoue Arnaud Clément. Voir ou j’aurais pu être meilleur stratégiquement, avant et pendant les matchs. Mais je pense sincèrement qu’on a tout bien fait dans notre préparation et dans notre manière d’appréhender cette finale. Je pense que c’était le bon choix de compter sur Jo vendredi». Cela fera plaisir à Gilles Simon, laissé sur le banc dès le départ au profit d’un Tsonga pas forcément à 100% physiquement.

Il est vrai que le numéro 1 français allait mieux après quelques jours de repos à Bordeaux. Mais en le lançant dès vendredi face à Wawrinka, Arnaud Clément s’est involontairement mis dans la panade pour le reste du week-end. Imaginons un instant: le capitaine des Bleus préserve Tsonga le vendredi, et lance un Gasquet en pleine confiance face à un Federer diminué, avant de mettre Monfils dans les pattes de Wawrinka. Sans parler du score, cela aurait permis au double de référence Tsonga-Gasquet d’être opérationnel le lendemain, tandis que Monfils, sous-utilisé à Lille et particulièrement déçu de la tournure des événements, aurait pu rentrer sur le court face à Federer en premier dimanche.

«Après coup, c’est facile… »

«C’est facile de dire qu’Arnaud aurait dû faire ceci ou cela après coup, rétorque Arnaud Di Pasquale, le DTN du tennis français. Ce qu’il y a à dire reste dans le vestiaire. Arnaud et son staff ont fait leur maximum et on ne peut rien leur reprocher». Personne ne se risquera à dire le contraire dans les travées du Stade Pierre Mauroy. Même pas Gilles Simon. Le cocu du week-end n’a pas souhaité descendre son capitaine dans le dos. «Est-ce que j’aurais dû être dans les quatre? Ça fait longtemps que je ne raisonne plus comme ça.» L’union dans la défaite, en quelque sorte.