Ligue 1: Le président de la DNCG «ne croit pas que Lens finira la saison en Ligue 1»
FOOTBALL En proie à des difficultés financières, le club nordiste pourrait déposer le bilan en cours de saison...
Le message est clair. Interrogé ce mardi dans le journal L’Equipe, Richard Olivier, le président de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), se montre très sceptique sur les chances du RC Lens de finir la saison en Ligue 1. «Lens ira-t-il au bout de la saison? Je ne le crois pas malheureusement», lâche le responsable du gendarme financier du foot français.
Après avoir refusé d’intégrer le Racing en Ligue 1 le 15 juillet dernier, la DNCG s’était pliée à la décision du CNOSF (Cominté national olympique et sportif) de réintégrer le club nordiste dans l’élite le 25 juillet. Mais l’instance, qui se méfie des finances lensoises, avait dans la foulée interdit le club de recrutement.
Les difficultés financières de Mammadov
Car Lens ne va pas bien. Après avoir promis d’injecter 4 millions d’euros cet été puis 14 millions d’euros l’hiver prochain, Hafiz Mammadov, le propriétaire du club, n’a toujours pas tenu ses promesses. En proie à de grosses difficultés financières, l’homme d’affaires azéri, qui avait investi 19 millions d’euros la saison dernière, ne serait désormais plus en mesure d’injecter de l’argent frais dans les caisses du club. Un vrai souci car sans cette manne financière, intégrée dans le budget du club cette saison (47 millions d’euros), Lens pourrait être contraint de déposer le bilan dès cet hiver.
Un scénario catastrophe que refuse pour l’instant Gervais Martel. Eternel optimiste, le président lensois a assuré samedi que le club pourrait se renforcer d’ici à la fin du mois d’août. «C’est une certitude. Les affaires devraient être réglées dans les prochains jours», a déclaré le président. Sauf que les jours défilent et pour l’instant rien ne se passe. Pour remédier à une éventuelle défection de Mammadov, le club lensois serait en train de chercher d’autres investisseurs pouvant lui permettre de se renforcer et de terminer la saison.
Un traitement de faveur pour le Racing?
Reste une question: pourquoi le club est-il autorisé à jouer en Ligue 1 alors que son budget ne tient, pour l’instant, pas la route? Jean-François Fortin, le président de Caen et membre du conseil d’administration de la Ligue, a son idée sur la question. «On a bien vu que dans certains cas, la situation a été réglée en bousculant un peu les règlements du foot. Parce que c’était untel, on trouvait une dérogation. Avec toute l’affection que j’ai pour Gervais, aurait-on pris la même décision si ça n’avait pas été Lens? Pas sûr. Or à partir du moment où les règles sont contournées, on ouvre la porte», lâche le dirigeant normand dans l’Equipe. Une faveur qui pourrait coûter cher si en cours de saison Lens devait abandonner la Ligue 1 et tronquer le championnat.