Long termeAvec les chaleurs de juillet, le seuil de l’accord de Paris est-il dépassé ?

Climat : Malgré un réchauffement de +1,5 °C en juillet, le seuil de l’accord de Paris est-il dépassé ?

Long termeL’accord de Paris se réfère à l’évolution du climat sur des décennies, et non à des mesures mensuelles
Dans cette photo du 12 décembre 2015, de gauche à droite, la chef des Nations Unies pour le climat, Christiana Figueres, l'ancien secrétaire des Nations Unies, le général Ban Ki-moon, le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21 Laurent Fabius et le président français François Hollande applaudissent après l'accord conclu lors de la conférence finale de la COP21.
Dans cette photo du 12 décembre 2015, de gauche à droite, la chef des Nations Unies pour le climat, Christiana Figueres, l'ancien secrétaire des Nations Unies, le général Ban Ki-moon, le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21 Laurent Fabius et le président français François Hollande applaudissent après l'accord conclu lors de la conférence finale de la COP21. - Francois Mori/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le seuil de l’accord de Paris a-t-il été franchi ? Non, pas forcément. Même si la température moyenne mondiale a été en juillet environ 1,5 °C plus élevée que pendant l’ère préindustrielle, la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris n’a pas forcément été atteinte, ce dernier se référant à l’évolution du climat sur des décennies.

« On estime que le mois (de juillet) a été environ 1,5 °C plus chaud que la moyenne pour 1850-1900 », avait constaté Copernicus dans son dernier bulletin, qui confirme que juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre.

Un seuil déjà dépassé ponctuellement

Ce n’est cependant pas la première fois que ce seuil est atteint ou dépassé ponctuellement. En décembre 2015, au moment même où les pays du monde entier se réunissaient pour accoucher de l’accord de Paris, le monde a connu pendant quelques jours des moyennes supérieures de 1,5 °C au-dessus des niveaux de l’ère préindustrielle. Le phénomène cyclique El Niño, qui tend à augmenter les températures, était alors proche de son pic.

Le seuil a aussi été atteint ou dépassé pendant l’hiver ou le début du printemps en 2016, 2020 et déjà plus tôt dans l’année 2023. Les prochaines années promettent aussi d’atteindre des records sous l’effet combiné des gaz à effet de serre générés par l’activité humaine et du phénomène El Niño, qui est en train de faire son retour.

Des calculs étalés « sur des périodes de 20 ou 30 ans »

L’accord de Paris signé en 2015 vise à maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels », avant que l’utilisation massive des énergies fossiles ne réchauffe fortement le climat.

Mais on ne peut pas conclure des épisodes récents que cette limite la plus ambitieuse a déjà été atteinte. « Il faut souligner que les limites de 1,5 °C et 2 °C fixées dans l’accord de Paris sont des limites pour la température moyenne de la planète sur des périodes de 20 ou 30 ans, qui sont habituellement utilisées pour définir le climat », rappelle Copernicus.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) estime pour sa part qu’il y a une probabilité de 66 % que la température mondiale moyenne annuelle dépasse temporairement de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels pendant au moins une année entre 2023 et 2027.

« Cela ne veut pas dire que dans les cinq prochaines années, nous dépasserions le niveau de 1,5 °C spécifié dans l’accord de Paris, car cet accord fait référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années », a aussi précisé début juillet Chris Hewitt, responsable des services climatologiques auprès de l’OMM. « Toutefois, il s’agit d’un nouveau signal d’alarme », a-t-il estimé.

Sujets liés