RécitUne deuxième victime du « migrant sous OQTF » suspecté de viols témoigne

Paris : Une deuxième victime du « migrant sous OQTF » suspecté de viols témoigne

RécitMathilde, violée le 11 novembre à Paris, est gênée par les déclarations faites en décembre, notamment auprès d’Eric Zemmour, par une autre victime de ce migrant sous obligation de quitter le territoire français (OQTF)
Une notification d'Obligation de quitter le territoire français (OQTF). (illustration)
Une notification d'Obligation de quitter le territoire français (OQTF). (illustration) - A. GELEBART / 20 Minutes / 20 MINUTES
Aude Lorriaux

A.L.

En France, chaque année, 94.000 femmes sont victimes de viol ou de tentatives de viol. Mais une affaire a fait particulièrement parler d’elle en novembre et décembre 2023. Parce que les viols sur deux femmes ont été commis par une même personne migrante sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Et que le témoignage d’une des victimes avait été largement diffusé en décembre, en plein contexte de débats autour de la Loi Immigration, par l’extrême droite. Aujourd’hui la première victime de ce violeur a choisi de s’exprimer à son tour dans Le Parisien.

Mathilde, 19 ans, raconte dans le quotidien avoir été violée le samedi 11 novembre dans le 17e alors qu’elle avait été déposée par ses parents devant un immeuble, pour y passer un entretien pour du baby-sitting. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris confirme qu’un homme a été interpellé le jour même dans le 8e arrondissement, « car il correspondait au signalement de deux viols (par fellation imposée aux victimes) commis peu de temps auparavant dans des halls d’immeuble ».

« Le vrai problème, c’est le viol. Ce n’est pas l’immigration »

Depuis cet événement, Mathilde affirme ne plus dormir la nuit, avoir perdu l’appétit, avoir les cheveux qui tombent. Mais elle tient à se démarquer du témoignage de la deuxième victime de ce violeur, Claire, qui avait accordé un entretien à Éric Zemmour.

« Je comprends la colère de Claire. J’entends sa détresse, insiste Mathilde. Mais je déplore l’instrumentalisation politique de sa souffrance. Je condamne autant l’extrême droite, qui a récupéré son témoignage, que les féministes de gauche et leur silence assourdissant », affirme Mathilde, pour qui « le vrai problème, c’est le viol. Ce n’est pas l’immigration ».

Le suspect a quant à lui a été mis en examen pour viol avec arme, et pour viol aggravé par le fait qu’il a été commis en concours avec un autre crime (le premier viol), selon le parquet de Paris. Il a été placé en détention provisoire.

Sujets liés