EUROPEZone euro: Mini-sommet à quatre à Rome pour trouver un compromis

Zone euro: Mini-sommet à quatre à Rome pour trouver un compromis

EUROPEIl devrait permettre de préparer le sommet de Bruxelles, prévu les 28 et 29 juin prochains...
Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) se retrouvent vendredi à Rome pour rapprocher leurs positions avant le sommet européen afin d'enrayer une crise interminable qui menace directement Madrid et Rome.
Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) se retrouvent vendredi à Rome pour rapprocher leurs positions avant le sommet européen afin d'enrayer une crise interminable qui menace directement Madrid et Rome. - Lionel Bonaventure afp.com
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) se retrouvent ce vendredi à Rome pour rapprocher leurs positions avant le sommet européen afin d'enrayer une crise interminable qui menace directement Madrid et Rome.

Le chef du gouvernement italien Mario Monti, qui entend jouer un rôle de médiateur entre Paris et Berlin, recevra à 14h, heure de Paris, le président français François Hollande, déjà venu jeudi dernier à Rome, la chancelière allemande Angela Merkel et son homologue espagnol Mariano Rajoy.

Sous pression

Ce mini-sommet «sera l'occasion de marquer un certain nombre de convergences» et de chercher un «compromis» avant le sommet des 28 et 29 juin à Bruxelles, a souligné mardi François Hollande durant le G20 de Los Cabos au Mexique, où les Européens se sont retrouvés sous pression de leurs partenaires.

Tempérant les attentes, une source gouvernementale italienne prévient toutefois qu'il ne sera pas question d'arriver à un accord sur des «mesures détaillées» qui n'interviendra qu'«au niveau européen».

Alors que l'aide aux banques espagnoles et la victoire de la droite aux élections grecques n'ont pas permis de calmer des marchés qui propulsent les taux d'emprunt de Madrid, et ceux de Rome dans leur sillage, à des niveaux très inquiétants, le sommet de fin juin apparaît une fois de plus comme crucial. L'UE va devoir «définir une feuille de route claire» pour «rendre l'euro plus crédible» mais aussi pour avoir «plus de croissance», a expliqué Mario Monti depuis Los Cabos.

François Hollande, qui a promis de faire bouger les lignes en faveur de la croissance, a déjà adressé sa propre «feuille de route» à Bruxelles. Il y propose notamment de mobiliser 120 milliards d'euros à travers le renforcement de la Banque européenne d'investissement, les project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés.

«Raison d'Etat»

Mais si les dirigeants européens veulent éviter un coup d'épée dans l'eau qui décevrait une fois de plus les marchés, le nouveau président français va devoir absolument trouver un terrain d'entente avec Berlin, apôtre de la rigueur et de l'intégration budgétaire et politique. «Nous pouvons avoir des points de vues qui diffèrent» mais «France et Allemagne (...) doivent travailler ensemble», a martelé François Hollande tandis qu'à Paris, on assure que les «avancées» sont «considérables» dans les discussions avec Angela Merkel.

En écho, une source gouvernementale allemande affirme qu'il «relève pour nous de la raison d'Etat de coopérer avec la France». Les divisions restent pourtant profondes sur de nombreux sujets. Sur le front de la croissance, Angela Merkel appelle plutôt à l'adoption de réformes structurelles visant à renforcer la compétitivité.

Berlin s'oppose par ailleurs à toute mutualisation de la dette sans abandon de souveraineté budgétaire alors que Paris, soutenu par Mario Monti, veut mettre en place rapidement des «euro-bills», titres de dette à court terme, ou un fonds d'amortissement de la dette, avant la création à plus long terme d'euro-obligations.

Taxe sur les transactions financières

Sur un autre chantier central, celui de l'union bancaire, un consensus se dégage sur la nécessité d'une supervision intégrée mais l'Allemagne rejette toute garantie commune des dépôts, idée défendue par Paris, Rome et Madrid.

Berlin est également opposé à l'octroi d'une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité (MES) afin de lui permettre de recapitaliser directement les banques en difficulté ainsi qu'à l'idée de Mario Monti de sortir les investissements stratégiques du calcul du déficit que la France est en revanche prête à étudier.

Ce mini-sommet de Rome sera aussi l'occasion pour Angela Merkel de mettre sur la table la question plus consensuelle de la taxe sur les transactions financières.

Comme l'a souligné son porte-parole, elle espère trouver en François Hollande «un allié» pour dépasser le blocage notamment de Londres en lançant le processus dans le cadre d'une coopération renforcée, qui nécessite l'adhésion d'au moins neuf Etats membres sur les 27.

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