Les Français ne peuvent plus se passer de leur téléphone portable
ENQUETE Une étude Ifop-Roomn confirme que nos mobiles et smartphones se sont plus qu’immiscés dans nos existences. De quoi modifier notre rapport aux nouvelles technologies...
Le téléphone mobile, drogue des temps modernes? Selon une étude Ifop-Roomn* qui vient d’être rendue publique, 42% des Français s’avouent «dépendants» de leur mobile. Les femmes seraient les plus accros, 48% d’entre elles se disant «relativement dépendantes», contre 34% des hommes. Sans surprise, les jeunes s’affirment être de vrais addicts, 78% des moins de 35 ans se déclarant «très dépendants». Particularité: ce sentiment évolue selon le type d’équipement, un clivage apparaissant entre les utilisateurs de classiques mobiles et ceux de smartphones. Ainsi, les premiers consulteraient trois fois moins souvent leur terminal que les seconds. Logique cependant: les smartphones apportent une palette de services élargie…
Se fixer ses propres limites
Faites-vous partie des 15% consultant leur téléphone plusieurs fois par heure ou des 12% le consultant une fois par heure seulement (19% toutes les deux heures; 26% une fois par demi-journée; 16% une fois par jour; 10% moins souvent; 2% jamais)? Etes-vous des 39% de français ne pouvant pas lâcher leur mobile ou smartphone pendant qu’ils regardent la télévision ou des 38% qui le consultent en réunion? A moins que vous n’intégriez ces 24% d’incorrigibles qui utilisent leur mobile… aux toilettes!
Pour la sociologue Joëlle Menrah, «il faut prendre au sérieux le fait qu’une fraction de la population se dit dépendante». Car selon elle, nous assistons à «une modification de notre rapport aux nouvelles technologies». «Il y a cinq ans, le discours dominant voulait que ces outils menaçaient la civilité. Aujourd’hui, les inquiétudes sont liées à des risques intérieurs: l’addiction, le voyeurisme ou l’exhibitionnisme sur les réseaux sociaux, voire la paranoïa», analyse la sociologue.
Péril en la demeure? Pour l’Ifop, les Français arrivent à se maîtriser, bien que «les jeunes et les cadres affichent des dépendances plus marquées». Même constat pour Joëlle Menrah: «Le problème du rapport à ces outils reste un problème de limite à se fixer soi-même». Alors, prêts à décrocher?
*Etude réalisée les 24 et 25 janvier 2013 sur un échantillon représentatif de 995 personnes âgées de 18 ans et plus.