(Attention: il s'agit ici bien entendu d'un article à prendre au 300e degré. La preuve, c'est un Clermontois qui a vidé toutes les larmes de son corps sur les défaites de son club qui l'a écrit. Bref, c'est pour rire et l'on ne souhaite que du bien à Renaud Lavillenie et l'ASM).

De notre envoyé spécial à Rio,

On vous voit déjà venir, étendard de l’indignation fièrement porté devant votre torse musclé : « Mais Lavillenie il a déjà gagné une finale olympique en 2012 bande de tanches ». C’est exact et très franchement, on aurait du mal à oublier ce mythique jump à 5’97 qui lui a offert l’or à Londres. Mais jusqu’à preuve du contraire, l’ASM Clermont-Auvergne aussi a gagné un titre de Top14, en 2010 face à Perpignan, et ça ne l’empêche pas d’être le digne ambassadeur de la lose sur terre. Et c’est un mec né dans la même maternité qu’Aurélien Rougerie qui écrit ces lignes.

Parce qu’après son raté en finale des championnats d’Europe et à quelques heures de sa finale olympique, on commence à être en droit de se poser la question : est-ce que l’amour de Renaud Lavillenie pour le club le plus malchanceux (est-ce vraiment de la chance ?) de l’univers ne serait pas en train de déteindre sur lui ? Ce n’est pas tout à fait pour rien qu’après un troisième échec aux Mondiaux dont il était l’immense favori, les gens ont commencé à parler de malédiction. Un mot qu’on accole si facilement au club de rugby qui n’a gagné qu’une seule de ses 14 finales de compétitions majeures.

Evidemment, on lui a posé la question. Tous ces selfies avec les joueurs de l’ASM, tous ces matchs passés le banc clermontois à Marcel-Michelin, tous ces barbecues en famille au milieu de la mêlée, c’est vraiment une si riche idée ? « C’est un sport que j’apprécie et ce sont des joueurs et une équipe que j’aime énormément. J’ai des amis joueurs, rien de plus à signaler je pense. » Oui, bon, fallait pas non plus s’attendre à une confession déchirante.

Si l’on avait pris la peine d’en contacter un, un spécialiste en ce genre de choses nous aurait sans doute expliqué qu’« il est certain qu’à force de vivre par procuration la défaite, il se met lui-même dans une situation psychique qui peut, ne serait-ce qu’inconsciemment, troubler son état mental au 'moment M'. Nietschze définissait ça en son temps comme l’état de ‘Clermontite aigüe’».

Notre enquête nous mène ensuite vers les sales gosses de la Boucherie Ovalie, spécialistes de la vanne rugby depuis déjà bien trop longtemps. Ils nous envoient vers un de leurs articles où tout était déjà dit, ou presque.

« Ça m’amuse pas mal la façon dont il est toujours présent partout tout le temps, parce que par exemple tout VIP de l’Auvergne (né en Charentes) qu’il soit, il n’a rien à foutre sur le banc des remplaçants par exemple, précise un éminent membre de la rédaction de la Boucherie. Le fait qu’il ne soit pas champion du monde alors qu’il domine sa discipline depuis des années est facilement à mettre en parallèle avec le déficit de titre clermontois. »

« Tout ça commence clairement à devenir gênant, nous confirme un supporter des Jaunards légèrement irrité par la fin de saison difficile de son équipe. Lavillenie on l’aime bien, mais on trouve qu’il force un peu à être tout le temps avec les joueurs. Remarque, avec toutes les défaites, ils ont de quoi causer ensemble. »

L’ultime avertissement est arrivé de Franck Azéma en personne. Le coach clermontois,interrogé par Sports Auvergne, a menacé publiquement de soutenir Renaud Lavillenie à Rio. « Il est tout le temps en train de nous soutenir, on a une réelle proximité avec lui. J’espère qu’il va faire une bonne compétition. Je lui souhaite le meilleur. » Bon, cette fois c’est sûr : si Lavillenie se plante lundi soir, on connaîtra le coupable.