au calmeA Rennes, les parents ont des maisons pour rester un peu à l’école

Rentrée scolaire : « Ça les tranquillise »… A Rennes, les parents peuvent rester à l’école

au calmeDes maisons des parents sont développées au sein même des établissements scolaires afin d’échanger autour de l’éducation
A l'école Champion-de-Cicé de Rennes, une maison des parents a rouvert ses portes pour accueillir les parents d'élèves dans un espace qui leur est dédié.
A l'école Champion-de-Cicé de Rennes, une maison des parents a rouvert ses portes pour accueillir les parents d'élèves dans un espace qui leur est dédié.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • À l’occasion de cette rentrée scolaire, plusieurs écoles de Rennes voient ouvrir des maisons des parents.
  • Implantées au sein des écoles, ces salles accueilleront des rencontres, dans le but d’accueillir les parents « dans un autre contexte ».
  • L’animation des lieux sera confiée à l’association de parents d’élèves, notamment dans le but de créer du lien entre les familles.

Des petites larmes pour certains. Des hurlements pour d’autres. En cette période de rentrée scolaire, le dépôt à l’école est parfois synonyme de gros chagrins pour les plus jeunes enfants, pas toujours pressés de lâcher la main de papa ou maman. S’ils sont acceptés aux abords des classes de maternelle en début d’année scolaire, les parents d’élèves doivent assez vite se tenir à l’écart des lieux d’enseignement. Un phénomène que l’épidémie de Covid-19 avait encore accentué quand les adultes n’avaient plus le droit de mettre un pied dans les écoles. A Rennes, plusieurs d’entre eux ont fait part de leur souhait d’obtenir des lieux de rencontre, dans l’enceinte même de l’école. Plusieurs fois sollicitée, la municipalité de la capitale bretonne a décidé d’ouvrir des « maisons des parents » partout où elle le pouvait.

En ce jour de rentrée, la petite salle située à l’entrée de l’école Champion-de-Cicé, a surtout servi de sas. Meublée de canapés et de quelques fauteuils, cette nouvelle maison des parents aura pour but d’accueillir les parents d’élèves pour des temps d’échange privilégiés, à l’écart du tumulte des entrées ou sorties de classe. « Quand on est dehors, c’est moins pratique. On n’a pas le temps de se voir, de discuter. Les gens ne restent pas longtemps, certains n’ont pas le temps », témoigne Alice, membre de l’association de parents d’élèves (APE) de l’école. « On est sur le trottoir, l’environnement n’est pas propice. Et on voit de plus en plus d’enfants de primaire venir seuls à l’école, même jeunes », embraye une autre maman.

L'objectif de ces maisons est d'ouvrir un peu plus les écoles aux parents sans empiéter sur les lieux d'enseignement.
L'objectif de ces maisons est d'ouvrir un peu plus les écoles aux parents sans empiéter sur les lieux d'enseignement.  - C. Allain/20 Minutes

Il y a quelques années, cette école du quartier populaire de Cleunay avait fait parler d’elle quand elle avait été enveloppée de bâches noires pour tenir les enfants hors de vue des trafiquants de drogue postés juste à côté. Quelques parents avaient tenté d’élever leur voix pour dénoncer la présence des dealers, se rassemblant aux abords de l’école quand ils le pouvaient. Mais pas facile pour tout le monde de s’exposer ainsi devant les grilles. « On a fait des réunions avec l’APE mais on ne touchait pas tout le monde. Ici, on espère attirer d’autres parents, des personnes qu’on ne voit pas le reste de l’année ». En offrant un espace dédié dans ses écoles, la ville espère aussi faire émerger des idées de la part de familles qui bien souvent ne se côtoient pas. Ici, un ordinateur pourrait être mis à disposition pour effectuer certaines démarches en ligne. « Les espaces existaient ici et là mais ils avaient disparu avec le Covid. Nous voulions relancer l’activité. Nous en ouvrons quatre à cette rentrée pour soutenir les projets des parents », détaille Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation. Une quinzaine d’écoles des quartiers prioritaires sont désormais dotées de ces salles.

« C’est une transition entre nos classes et l’extérieur »

Ouvertes pendant mais aussi en dehors des heures scolaires, ces maisons ne seront en rien une cafétéria en libre accès. Chargées d’animer les lieux, les associations de parents d’élèves s’appuieront sur les acteurs associatifs et les intervenants sociaux pour proposer des rencontres, des débats, des réunions sur des thèmes reliés de près ou de loin à l’éducation. « Nous devons pouvoir mener un travail de coéducation avec les personnes du quartier. Les associations ne sont pas seulement des voisines, ce sont aussi des partenaires », assure la maire Nathalie Appéré (PS).

Pour les enseignants, ces espaces sont aussi l’occasion de faire rester un peu les parents dans l’enceinte de l’établissement sans pour autant interférer avec les enseignements. « Pendant le Covid, c’était compliqué. On devait accueillir les parents à la porte, c’était frustrant pour eux, pour nous et pour les enfants. Cet espace, ça va les tranquilliser, ils pourront s’y poser pour discuter. C’est une transition entre nos classes et l’extérieur », témoigne Virginie. L’enseignante de maternelle de Champion-de-Cicé raconte qu’elle essaye régulièrement de faire entrer les parents en classe, notamment pour qu’ils parlent de leur métier. Une animation appréciée des enfants qui a l’avantage d’être totalement gratuite. « Nous avons reçu des musiciens, des cuisiniers, des infirmières. C’est un vrai apport ». Sa directrice hoche la tête. « La programmation doit permettre de faire venir les parents pour autre chose que simplement déposer leurs enfants. Il faut les attirer dans un autre contexte ».

Tout sur la rentrée scolaire 2023

Le code de l'éducation français prévoit « un espace à l'usage des parents d’élèves et de leurs délégués » dans tous les établissements d'enseignement. Parfois, seuls les élus y sont acceptés pour quelques réunions dans l'année. D'autres villes ont fait le choix d'ouvrir ces espaces plus largement.

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