ATTENTION LES SECOUSSESCes politiques attendu(e)s au tournant en 2024

Hidalgo, Attal, Bardella… Les politiques attendu(e)s au tournant en 2024

ATTENTION LES SECOUSSESPortrait de six personnalités politiques qui jouent gros cette année
Anne Hidalgo (maire PS de Paris), Gabriel Attal (ministre RE de l'Education nationale), Jordan Bardella (eurodéputé RN) et Marie Toussaint (eurodéputée EELV).
Anne Hidalgo (maire PS de Paris), Gabriel Attal (ministre RE de l'Education nationale), Jordan Bardella (eurodéputé RN) et Marie Toussaint (eurodéputée EELV). - Ludovic Marin / Julien De Rosa / Alain Jocard / Andreas Solaro / AFP / AFP
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

L'essentiel

  • Les élections européennes de juin seront un moment important de l’année 2024.
  • Mais pas seulement, avec notamment les JO de Paris cet été.
  • Et puis à la rentrée, la présidentielle ne sera pas encore tout près, mais plus très loin.

Après une année 2023 sans élection, les Françaises et les Français se rendront aux urnes en juin prochain pour les européennes. Mais c’est loin d’être le seul rendez-vous important de l’année 2024. JO, réformes, présidentielle en vue… 20 Minutes dresse sa liste des personnalités politiques qui jouent gros en 2024.

Jordan Bardella

Le patron du Rassemblement national aborde la campagne des européennes – où il sera la tête de liste de son parti – dans la peau de l’ultra favori. D’après les derniers sondages, il frise les 30 % et a autour de 10 points d’avance sur la liste la plus proche, celle des macronistes. L’élection est encore loin et quand on est favori, on a une cible dans le dos. L’eurodéputé devra esquiver plusieurs attaques de ses adversaires : d’abord celle sur l’inactivité des élus RN au Parlement européen, quand ses adversaires ont – et c’est plutôt une nouveauté pour des Français – pris de la place dans l’institution européenne.

Ensuite, celle de la proximité avec la Russie, alors que la guerre en Ukraine et le soutien à Kiev seront sans aucun doute un des thèmes de la campagne électorale. Enfin, Jordan Bardella devra gérer les attentes : si vous passez la campagne à 30 % dans les sondages et que vous finissez sous les 25 %, certes ça gagne, mais peut miner l’image d’un parti qui semble marcher sur l’eau depuis 2022.

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse

Les deux ne sont pas des alliées politiques, loin de là. A la Mairie de Paris et à la présidence de la région Île-de-France, elles n’ont pas exactement les mêmes compétences et se les renvoient d’ailleurs souvent à la figure. Mais qui fera le tri si les Jeux olympiques de Paris se passent mal ? En cette année un peu spéciale, les deux élues seront en première ligne.

D’un côté Anne Hidalgo, qui ne voulait pas de ces Jeux quand François Hollande a évoqué une candidature parisienne en 2014, avant de s’y convertir. La maire est critiquée pour les travaux, les bouchons, la saleté de Paris comme pour le mauvais temps. De l’autre Valérie Pécresse, en charge du secteur clé des transports, qui a annoncé, à rebours de la plupart des grandes compétitions sportives, une très forte augmentation des prix du ticket de métro pendant la période olympique. Si l’une comme l’autre veulent avoir un avenir au-delà de leur mandat, des JO réussis semblent être un minimum.

Marie Toussaint

Difficile d’être la tête de liste des écologistes en 2024 quand vous sortez d’un 13,5 % à la dernière élection, en 2019. Les écolos le reconnaissent eux-mêmes, le contexte politique les porte beaucoup moins qu’il y a cinq ans. A l’époque, les marches pour le climat mobilisaient des dizaines de milliers de personnes – notamment des jeunes – dans de nombreuses villes. Cette année, au contraire, les écolos font face à un retour de bâton dû à l’impopularité de certaines politiques écologistes dans une partie de la population.

Pour compenser, Marie Toussaint veut d’abord rassembler les électeurs écolos, notamment les nombreux et nombreuses qui ont trouvé Jean-Luc Mélenchon plus convaincant que Yannick Jadot à la présidentielle de 2022. Pour ensuite tenter de rallier des populations plus éloignées d’EELV, dans les zones rurales et les banlieues. Il faudra prouver que ces deux objectifs ne sont pas antinomiques. L’enjeu est clé : EELV, bientôt officiellement renommé « Les Ecologistes », a fait de son indépendance vis-à-vis du reste de la gauche à ces élections une question identitaire très forte. Un échec pourrait mettre ce parti en mauvaise posture dans le maelstrom de la gauche en vue de la présidentielle de 2027.

Gabriel Attal

C’est le fils prodigue de la macronie. Une ascension express depuis 2017, enfin un ministère majeur depuis l’été (l’Education nationale), et l’œil bienveillant du président de la République. Gabriel Attal n’a – selon les critères macronistes en tout cas – rien raté depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Il a toujours été dans la tonalité attendue par ses supérieurs. Ils lui rendent bien, les sondages aussi. A l’Education, il ne cherche visiblement pas à imposer une réforme majeure qui pourrait le faire se confronter frontalement aux syndicats ou à une Assemblée nationale hostile.

Par contre, il est dans le quotidien très pragmatique des Françaises et des Français. Et le jour où ça coince, il sera dans le viseur. Aussi, l’éducation semble être au cœur du « rendez-vous » fixé par Emmanuel Macron aux Françaises et Français en ce mois de janvier. Un moment clé pour la relance d’un second quinquennat jamais vraiment lancé où Gabriel Attal devrait donc être un rouage essentiel. Il n’a pas droit à l’erreur.

Edouard Philippe

En ce début 2024 et depuis déjà des mois, Edouard Philippe est le candidat putatif avec le plus d’avance pour 2027 dans le camp macroniste. Il est en tête dans les sondages, il est même l’un des rares à tenir la dragée haute à Marine Le Pen. Sa popularité a faibli depuis son départ de Matignon, il y a bientôt quatre ans, mais reste solide. Son parti politique Horizons, certes petit, lui offre au moins une petite organisation que n’ont pas, par exemple, les Darmanin ou Le Maire.

Mais pour le moment, tout ça, c’est sur le papier. Après les élections européennes de juin et les Jeux olympiques, nombreux sont ceux qui considèrent que la présidentielle de 2027 sera déjà demain. Il faudra alors au maire du Havre commencer à transformer toutes les promesses de ces dernières années. Sans aller trop vite – en septembre, il restera plus de deux ans et demi avant le scrutin – au risque de s’user, ni trop lentement – et se laisser rattraper par des concurrents aujourd’hui distancés. Trouver cet équilibre sera le défi d’Edouard Philippe cette année.

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