Pour une majorité de Français, DSK serait victime d'un complot

POLEMIQUE Selon notre sondage, une majorité de Français pense que c'est DSK la victime...

Alexandre Sulzer
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Dominique Strauss-Kahn, au tribunal de Manhattan, le 16 mai 2011.
Dominique Strauss-Kahn, au tribunal de Manhattan, le 16 mai 2011. — AFP / Photomontage 20minutes.fr

Les Français sont sceptiques. C’est le paysage de l’opinion publique qui s’impose après l’affaire DSK et que révèle le sondage CSA exclusif pour 20 Minutes, BFMTV et RMC. En effet, une nette majorité de sondés (57%) –interrogés lundi avant que la justice américaine a décidé de placer DSK en détention préventive–, jugent que le directeur général du FMI a été «victime d’un complot».

Ce chiffre monte même à 70% chez les sympathisants socialistes. Seuls 11% des sondés déclarent ne pas avoir d’opinion sur une affaire dont on a encore que peu d’éléments. «Cela met en exergue le déni des Français par rapport au scandale. Ils ne veulent pas y croire, c’est intéressant du point de vue de la psychologie collective», décrypte Jérôme Sainte-Marie, directeur du département politique de CSA. Mais, prévient-il, «il s’agit d’une réaction à chaud et ce sentiment d’incrédulité pourrait s’estomper au fil de l’enquête».

Sarkozy principal bénéficiaire de la situation, selon l’opinion

Interrogés sur la question de savoir à qui profiterait la défection de DSK, 29% des personnes interrogées pensent à Nicolas Sarkozy (26% des sympathisants UMP et 33% des sympathisants PS). «Ce résultat éclaire en creux la promesse que représentait une candidature de DSK: battre Nicolas Sarkozy

Suivent Marine Le Pen et François Hollande (16% chacun) dans la liste des bénéficiaires de la situation. Devant Martine Aubry (10%) et Jean-Louis Borloo (2%), bien que ce dernier gagne de nombreux points dans les intentions de vote. A noter, 23% des sympathisants UMP pensent que c’est à François Hollande que la situation profitera le plus.

«Chaque camp voit un peu la main de l’autre dans ce qui s’est passé à New York, explique Jérôme Sainte-Marie. Les sympathisants UMP veulent, davantage que les autres, éloigner Nicolas Sarkozy des bénéficiaires du drame pour ne pas donner prise aux théories du complot.»

Pour autant, les sondés estiment que la possible mise à l’écart de Dominique Strauss-Kahn pour la course présidentielle n’obère pas les chances de la gauche de remporter le scrutin: 57% y croient encore (70% chez les sympathisants socialistes). Parmi les personnes qui se disent prêtes à voter aux primaires, 33% voient François Hollande comme le candidat favori. Il recueillait 22% lors d’un précédent sondage en janvier.