Arrêté grâce à la vidéosurveillance

Caroline rossignol
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   Un beau coup de filet. Voilà ce que viennent de réaliser les services de police.Vers trois heures du matin mardi, un homme de 20 ans course une jeune femme dans le centre-ville de Montpellier. Témoin de la scène sur son écran de contrôle, un employé du centre de surveillance urbaine (CSU) donne alors l'alerte. L'agresseur présumé est interpellé juste avant le passage à l'acte.
  «Je considère qu'il s'agit d'un flagrant délit. Quand on voit quelqu'un courir après une femme en pleine nuit, c'est rarement pour lui demander l'heure! », explique Brice Robin, le procureur de la République, qui a demandé un mandat de dépôt à son encontre après sa mise en examen pour viols aggravés. 

 Violées dans des cages d'immeubles
L'homme a en effet reconnu être l'auteur de trois viols, une agression et une tentative d'agression entre le 15 mai et le 16 septembre. Toutes les victimes étaient des jeunes filles âgées de 22 à 23 ans, hormis la dernière, qui en avait 31. Et toutes habitaient l'Ecusson. Elles ont été violées alors qu'elles rentraient chez elles entre trois et cinq heures du matin. Le violeur présumé n'aurait presque jamais usé de violence ou d'arme, préférant attaquer par surprise dans le hall d'immeuble de ses proies.
  Depuis le premier viol, Sûreté départementale avait établi un portait robot et appelé tous les agents de police municipale et nationale « à établir une chaîne de vigilance efficace». 

 Une traque de plusieurs mois
Une recherche d'autant plus difficile que le jeune homme n'a pas de casier judiciaire et n'était pas répertorié au fichier national. De nationalité marocaine, il vit en Espagne, selon les explications qu'il a donné aux enquêteurs. Il viendrait en France occasionnellement pour rendre visite à sa mère, habitante du Petit-Bard. Reste à établir s'il a commis une agression à chacun de ses séjours à Montpellier. Et surtout, si la police espagnole est, elle aussi, sur les traces de ce «serial violeur», selon les mots du procureur. 

Intronisation

Le nouveau directeur départemental de la sécurité publique a à peine déballé ses cartons à Montpellier que le voilà sur le front. Marcel Authier, « 1er flic de l'Hérault », disait lundi lors de sa conférence de presse de présentation : « Je compte poursuivre dans la constitution d'une équipe : un DDSP ne travaille pas tout seul. » Il attend des 1229 policiers nationaux de l'Hérault « une capacité à anticiper la délinquance ». Avec le coffrage du violeur présumé, c'est un bon début.