Le CSA veut réguler le Web
INTERNET Au-delà de la vidéo commerciale à la demande qu'il régule déjà depuis récemment...
L’audiovisuel est déjà régulé par le CSA, Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Les sites attenants aux chaînes le seront désormais également. M6 Replay, Canal + à la demande ou videos.TF1 ne pourront plus mettre en ligne n’importe quel contenu gratuitement à n’importe quelle heure.
«Nous venons d’adopter une régulation pour encadrer la protection de l’enfance, donc nous imposons la signalétique jeunesse sur les contenus, et l’interdiction de leur mise à disposition à certaines heures. Ce sera effectif dans quelques mois», précise à 20minutes.fr Emmanuel Gabla, président du groupe de travail des nouveaux services audiovisuels du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Plusieurs sites, comme ceux de TF1 ou M6, mettent en ligne gratuitement les épisodes de séries déjà diffusés sur leurs chaînes. «Une série comme Prison Break, interdite aux moins de 16 ans, ne doit être disponible qu’après 22h30», explique Emmanuel Gabla. «Les chaînes devront mettre en place des logiciels bloquant automatiquement pendant la journée les vidéos en ligne concernées. C’est d’autant plus important que les téléviseurs connectés arrivent. Sur le même écran de télé, dans le salon, on pourrait sinon avoir à la fois accès à des contenus ou pas selon qu’on est branché sur le Web ou sur une chaîne».
Mais l’ambition du CSA va bien au-delà des plateformes web des chaînes. Sur les sites de partages comme Dailymotion ou YouTube, aucune signalétique ne valide une vidéo ou ne prévient de son contenu. «Nous ne voulons pas plaquer la régulation de l’audiovisuel sur Internet. Mais il faut une co-régulation, par exemple que les FAI fournissent des logiciels de filtrage. Nous envisageons la création d’un label pour ces sites, qui soit le pendant de la signalétique jeunesse, avec une charte de mise en place volontaire. Il faut encore en discuter avec les acteurs, pour que la protection de l’enfance et la protection de la dignité humaine soient assurées. Ce serait bien que la loi donne au CSA une compétence élargie», avance Emmanuel Gabla. «La seule voie d'action aujourd'hui est la saisine d'un juge, regrettait récemment Michel Boyon, président du CSA. Elle est très insuffisante.»