Municipales 2014 à Marseille: «N'attendez pas que mes amis et moi fassions comme tout le monde», prévient Pape Diouf
VOS QUESTIONS Le candidat a répondu à vos questions...
CONCLUSION:
A la lueur des questions qui me sont posées, je m'aperçois de l’intérêt des citoyens pour la chose publique. C’est rafraîchissant de le constater et très encourageant pour qui n’a pour seule ambition que de servir une ville, sa ville, et non de s’en servir. Pape Diouf.
Noelson: Comment allez-vous réussir à déloger un rocher tel que Jean-Claude Gaudin de Marseille?
Je n’en fais pas une affaire personnelle mais une affaire de tous. Tout n’est pas négatif dans le bilan de Jean-Claude Gaudin mais il s'essouffle aujourd’hui et montre les limites de son action. Marseille a besoin de renouveau, de second souffle et de nouvel élan. Cet élan, ce n’est pas Gaudin, avec tout le respect que je lui dois, qui pourrait le donner.
Trocadero: Êtes-vous bien conscient que si vous êtes élu maire, ce sera à la tête de la ville la plus dangereuse de France? Dont les quartiers sont très pauvres, avec des réseaux de drogues bien implantés et qui font vivre beaucoup de personnes. Comment comptez-vous résoudre ces problèmes? Que pourrez-vous faire?
Plusieurs questions dans une seule. Difficile en peu de mots de répondre clairement à toutes ces préoccupations. Je connais une partie de l’économie informelle qui par ailleurs contribue aussi à gangréner la ville. Mais je le redis: les problèmes ne seront pas résolus isolément. Tout ce qui est évoqué ici est vrai, cependant si on prend le taureau par les cornes, tous ensemble, en ayant identifié les racines du mal nous pourrons parvenir assez rapidement à des résultats satisfaisants.
Escartefigues: Vous réagissez comment lorsqu'on vous parle de l'état des routes marseillaises? Il y a des trous partout. Nous n’en pouvons plus! Plus la rocade L2 qui va arriver.
Évidement, je ne peux que, à mon tour, déplorer l’état défectueux des routes. Comme je déplore que le problème des poubelles ne soit pas définitivement résolu. Il n’est pas ici question de jeter l’opprobre sur les employés municipaux mais sur la politique de la propreté de la ville.
Denys: Que pensez-vous du projet de faire Marseille capitale du sport en 2017?
Tout ce qui peut mettre en relief et sous les lumières la ville est une bonne chose. On l’a vu en 2013 avec Marseille capitale de la Culture, événement qui a permis à la ville de rattraper tout ou grande partie son retard culturel sur les autres villes avec notamment la rénovation ou la création de plusieurs musées et d’endroits où la culture s’exerce pleinement. On peut donc espérer aussi en 2017 que la ville sera opportunément équipée sur le plan sportif de tout ce dont elle manque aujourd’hui.
Rayondu3: Pape Diouf, c'est un peu le candidat des abstentionnistes?
On sait qu’à Marseille, le plus grand parti est en définitive celui des abstentionnistes puisque il est admis que plus de 68% des gens ne votent pas. Certes, parmi eux, il y a des non-inscrits mais il faut impérativement ramener les autres à la civilité électorale. Certes, le refus depuis quelques années à voter s’explique par le peu de confiance que leur inspire les politiques. Il est donc normal que dans ma démarche d’aujourd’hui j’essaye de convaincre les concitoyens que leur avenir dépend de leur volonté de changer les choses.
Vous êtes candidat dans les quartiers Nord où est bien implanté le FN. La tâche ne sera pas facile. Pourquoi ne pas avoir sélectionné un secteur un peu plus accessible?
Parce que la facilité n’a jamais été chez moi une seconde nature. Et parceque j’ai déjà dit, je n’ai ni de position, ni de privilège à défendre. Avec des moyens certes limités par rapport aux puissances installées, mais avec une volonté inébranlable, je veux aller jusqu’au bout de mes idées et parmi celles-ci, affronter les extrémismes et la pauvreté dans les quartiers nord ne me font absolument pas peur.
Oasis64: Si vous êtes élu, quelle sera la première mesure que vous mettrez en application?
Redonner confiance à la population en faisant en sorte d’éradiquer toute politique visant à privilégier une caste avec des moyens illicites ou immoraux.
Comme je l’ai dit, ramener la citoyenneté dans le débat public de manière à ce que chaque habitant de la Citée se sente concerné. Rendre la fierté à chaque Marseillais. Certes, cela peut passer pour une mesure symbolique mais Marseille a besoin de tout pour retrouver sa place de deuxième ville de France.
Christelle: Je suis éducatrice de jeunes enfants depuis plusieurs années. Que comptez-vous faire pour la petite enfance, à l’heure où il y a une pénurie de places en crèches? Avez-vous en projet de créer des structures, ou d’aider les porteurs de projets à ouvrir des modes de gardes?
Toutes les couches de la société marseillaise seront concernées par notre projet global. En matière de petite enfance, nous serons à l’écoute de ceux qui s’en soucient et de ceux qui, au quotidien donnent à cette entité sa noblesse. Rien ne sera fait de ce point de vue sans une concertation avec les professionnels et les familles impliqués.
Riad: Bonjour ma question concerne la politique urbaine de la ville. Comment l'envisagez-vous? Ne faut-il pas détruire, construire et aménager, tout en respectant la mixité, les quartiers Nord?
La politique urbaine de la ville devra effectivement être revue totalement. Pas que tout ce qui a été fait soit négatif mais il convient de l’insérer, dans un plan de développement global. Détruire, construire et aménager pourront effectivement être des démarches incontournables mais une fois encore, et là aussi, une large concertation me parait nécessaire comme un inventaire de tous les lieux aujourd’hui dégradés ou laissés à l’abandon. Il faut rééquilibrer la ville, sortir de cette fameuse opposition du pôle nord et du pôle sud, opposition qui incarne jusqu’à la caricature les disparités qui sont les marques visibles et regrettables de la ville.
Leo + Denys: Pouvez-vous nous préciser votre position sur la vente du Stade Vélodrome? Est-elle la même que celle de Patrick Mennucci?
Jean-Claude Gaudin ne souhaite pas que le Stade soit vendu parce que, dit-il, le Vélodrome appartient au patrimoine local. Il n’a pas tout à fait tort. Patrick Mennucci plaide pour une vente de l’enceinte, histoire, dit-il, de ménager les finances publiques.
Il n’a pas tout à fait tort. Ma position, est effectivement que le Stade Vélodrome peut être vendu et répondre positivement à ces deux préocupations. Mais à deux conditions.
1 - Que le Stade serve toujours à abriter les matches de l’Olympique de Marseille. Ou bien de l’équipe phare de la ville, si demain l’OM était l’objet d’une fusion ou si le club devait avoir une autre dénomination.
2 - Que le futur acheteur s’engage irrévocablement à ne jamais revendre le Stade à un promoteur susceptible de le détruire pour en faire autre chose. Le Stade devra rester le Stade.
Daniel: Quand connaitrons-nous votre programme? Pensez-vous que des idées, de la bonne volonté et surtout l'envie de changer la "réputation" de Marseille suffisent à catalyser assez de forces pour amener un renouveau?
Programme - programme, ce sont les mots qui reviennent, usés jusqu’à la corde par le landerneau politico-politicien et ses zélés serviteurs. Si on n’en présente pas spectaculairement un, cela parait disqualifiant. Et si on en présente, cela n’intéresse personne. Alors, n’attendez pas que mes amis et moi fassions comme tout le monde, comme ce monde politique à la démarche politicienne, aux promesses jamais tenues. En temps et en heures, les citoyens marseillais sauront ce que nous leur proposons, sauront ce que nous souhaitons pour eux. En tout état de cause, rien ne sera fait ou entrepris sans leur accord ou contre eux. Au contraire, nous souhaitons faire les choses ensemble en ayant recensé tout ce qui aujourd’hui gangrène et défigure la ville.
Corinne: On parle beaucoup de la fameuse violence marseillaise. Adhérez-vous au sentiment d’un «Marseille bashing»?
Parler de la violence à Marseille sans, en amont, en comprendre les ressorts, le pourquoi de cette violence, c’est juger les choses en surface. Le problème de la violence n’est pas spontané. Il a des racines profondes qu’il convient d’éradiquer.
Lilian: En trois mots, à quoi ressemblerait Marseille dans votre idéal?
JJ: On parle souvent de vous comme d’un arbitre de ces municipales. Alors, comment comptez-vous arbitrer ce match entre Gaudin et Menucci?
Léa: Ma question sera simple. Pourquoi vous présentez-vous? Qu’est-ce qui a motivé votre candidature?
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Présentation du chat:
Jusqu'au 30 mars 2014, date du second tour des prochaines élections municipales, la rédaction de «20 Minutes» reçoit plusieurs candidats pour un chat avec les internautes. Et après Patrick Mennucci (PS), c’est Pape Diouf qui se prête à l’exercice.