Quand Toulouse ouvre le robinet à idées pour économiser l’eau
Inn-eau-vation Alors que l’eau se raréfie, la réutilisation des eaux usées traitées de station d’épuration est l’une des solutions alternatives à l’eau potable pour certains usages
- La métropole de Toulouse s’engage à réutiliser de façon plus efficiente les eaux usées.
- Dans son nouveau programme expérimental, baptisé Val’Réu, Tisséo et le Stade Toulousain testeront ces eaux pour des utilisations spécifiques.
- L’usine de dépollution des eaux usées de Ginestous produit actuellement 60 m3/h
« J’adore l’eau, bientôt, dans vingt, trente ans, il y en aura plus. » Si Jean-Claude Van Damme le dit… Et ce n’est pas Toulouse qui le contredira. L’eau se raréfie et devient une denrée précieuse. C’est pour cela que la métropole de Toulouse s’est lancée dans un des grands projets pionniers et innovants en France : réutiliser l’eau usée traitée pour nettoyer des rues, laver des véhicules ou encore arroser des espaces verts. Si en France, certaines villes utilisent déjà l’eau usée et traitée pour l’arrosage notamment, la métropole toulousaine souhaite aller plus loin et devenir une terre d’expérimentation avec un projet baptisé Val’Réu.
D’ici 2024, une station-service d’eaux usées traitées sera construite devant le site de l’usine de traitement de Ginestous-Garonne pour alimenter les camions hydrocureurs et les citernes pour l’arrosage des jardins et des espaces verts ainsi que le nettoyage de la voirie.
Le Stade Toulousain testera sur ses pelouses
Mais là où la métropole se veut innovante, c’est dans deux projets expérimentaux et rares en France. D’ici 2025, en effet, l’eau usée traitée sera utilisée pour les sanitaires de l’usine pour une expérience. Le nouveau garage-atelier de la prochaine ligne C du métro fera également partie du projet. En effet, Tisséo souhaite utiliser cette eau pour nettoyer les rames, les rails et arroser le site.
Val’Réu peut se targuer d’un autre partenaire également et pas des moindres : le Stade Toulousain. Engagé dans les économies d’énergie, le club utilisera cette eau pour arroser la pelouse.
Pas de panique pour les usagers en tout cas. Une surveillance accrue de la qualité de l’eau se fera pour accommoder au mieux les Toulousains.
Ces projets souhaitent répondre aux exigences du Plan Climat qui demande à terme la réutilisation de 10 % des eaux usées. Aujourd’hui, la métropole via l’usine de dépollution des eaux usées de Toulouse-Ginestous-Garonne produit 60 m3/h pouvant aller jusqu’à 90 m3/h de qualité A.
En Europe, l’Espagne est à 14 %, tandis que la France… à 1 %. Israël est le grand gagnant avec 90 % de réutilisation des eaux usées. Un modèle inspirant pour la Ville. « Mais pour l’instant, on souhaite expérimenter, essayer et tâtonner », affirme Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse qui porte ce projet comme « une première en France ».