Toulouse : La ligne 3 du métro devient « Ligne C » mais le casse-tête n’est pas terminé

TRANSPORT La 3e ligne du métro de Toulouse doit s’appeler « Ligne C ». En toute logique mais pas en toute simplicité

Hélène Ménal
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Un esquisse des rames d'Alstom qui équiperont la ligne 3 du métro de Toulouse en 2028.
Un esquisse des rames d'Alstom qui équiperont la ligne 3 du métro de Toulouse en 2028. — Alstom
  • Après la ligne A et la B, Tisséo va faire dans la cohérence en appelant sa troisième ligne de métro « Ligne C ».
  • Sauf qu’il existe déjà une ligne C, sur rails entre les Arènes et Colomiers, qu’il va falloir habilement débaptiser.
  • Les noms des 21 stations seront choisis courant 2023. Et qu’on se le dise, ils ne seront pas originaux. D’ailleurs, on vous en dévoile quelques-uns.

Exit la ligne Toulouse Aerospace Express (TAE), un « nom de projet » choisi par les élus au tout départ pour faire rêver et signifier que la troisième ligne du métro de Toulouse desservirait Airbus. La « Ligne 3 », nom d’adoption provisoire assez consensuel, s’appellera en fait « Ligne C ». C’est du moins « très probable », selon Jean Michel Lattes, le président de Tisséo, qui a écrit l’été dernier aux maires concernés – ceux de Labège et Blagnac en particulier – pour tâter le terrain et obtenir un assentiment coulant de source, vu que les deux premières lignes sont la A et la B.



Un contributeur clairvoyant a même déjà officialisé le baptême sur Wikipédia, même si rien n’est encore voté. Mais la logique et la cohérence n’excluent pas le casse-tête, voire, Jean-Michel Lattes le reconnaît, « des conséquences lourdes à gérer ».

Car une ligne C, il en existe déjà une depuis 2006 : la portion de la ligne de TER Toulouse-Auch, qui fait office de « RER » entre les Arènes et Colomiers. Peu de Toulousains l’appellent ainsi. Mais les quelque 4.000 usagers qui l’empruntent tous les jours, si. Et le quiproquo susceptible d’être engendré par cette cohabitation de deux lignes C, qui plus est passant toutes les deux à la gare de Colomiers, n’a pas échappé à Karine Traval-Michelet, la maire de la commune. « Elle m’a fait savoir qu’il fallait en profiter pour travailler le naming de cette ligne ferroviaire complémentaire du métro et pour communiquer dessus », confie le président de Tisséo.

Station Blagnac à Blagnac, de l’efficacité pas de l’originalité

Du pain sur la planche pour 2023. Car, même si la troisième ligne de métro ne rentrera en service qu’en 2028, c’est la deadline que se fixe l’autorité des transports pour baptiser officiellement non seulement la ligne, mais aussi ses 21 stations. « Les noms seront votés par le conseil syndical et j’ai même la possibilité de faire appel à un historien en cas de doute », explique Jean-Michel Lattes. Il n’y a « pas de règle en la matière », sinon celle de ne surtout pas faire original. Non, la nouvelle ligne ne sera pas l’occasion de faire sortir un personnage méritant de l’oubli : « Il faut que le nom soit identifiable par tous, c’est pourquoi les noms géographiques sont d’une très grande efficacité », souligne le spécialiste. D’ailleurs, la station Jean-Maga, qui figure sur les plans, ne devrait pas garder le nom de cet adjoint au maire blagnacais (entre 1971 et 1983). Sans manquer de respect à cet ingénieur des Ponts et Chaussées, Joseph Carles, le maire de Blagnac souhaite que la seule station de métro de sa ville s’appelle simplement et logiquement station Blagnac.

Les dés sont déjà jetés aussi pour les stations de connexion avec d’autres lignes. Ce sera François-Verdier à François-Verdier, Marengo-SNCF, comme d’hab, à Matabiau, et La Vache à la Vache. En attendant les 17 autres noms, sachez que sur les plans, dans les rames et stations, le tracé de la ligne C devrait prendre la couleur verte.