Toulouse : Associatives ou chez l’habitant, ces guinguettes qui font un pas de côté

A PART En famille, en bande ou entre voisins, à Toulouse, le phénomène des guinguettes débouche sur des objets dansants non identifiés et des expériences parfois étonnantes

Hélène Ménal
Certaines guinguettes sont associatives ou citoyennes. Illustration.
Certaines guinguettes sont associatives ou citoyennes. Illustration. — Antonin Boulat - Canva
  • Au milieu de la déferlante de guinguettes estivales se nichent des lieux pas comme les autres, moins formatés, moins « pro » mais tout aussi charmants.
  • Associative, citoyenne, ou à domicile, voici trois guinguettes qui sortent du lot à Toulouse ou dans ses environs.

Pas un lac autour de Toulouse qui n’a pas cédé à la folie furieuse des guinguettes estivales. Il y en a pour tous les goûts, culinaires et musicaux, pour toutes les bourses. Ces nouveaux lieux tendance profitent souvent de l’expérience et du savoir-faire d’un restaurateur déjà installé et de son équipe. Mais dans cette immense vague, on trouve aussi des lieux plus « artisanaux ». A l’instar de la guinguette associative Vol de Nuit, qui, mine de rien, en se contentant de servir sa saucisse de Toulouse grillée, ses camemberts braisés ou ses croque-monsieur sans prétention, connaît une « saison 2 » très fréquentée.

Sur cette friche du quartier Montaudran, forcément éphémère puisque prêtée par un aménageur public, pas de pro derrière les fourneaux ou la tireuse. Toutes les petites mains sont bénévoles. Il y a les huit copains du départ qui, au lendemain d’un rude confinement, se sont dit qu’il fallait un lieu pour aider les petits artistes qui avaient « pas mal morflé », et puis les « amis des amis » qui dégagent un créneau pour mettre la main à la pâte. Cette année, le terrain de pétanque a fait peau neuve, et l’argent de la Saison 1 a été réinvesti dans une nouvelle scène. « Alors bien sûr, c’est pas aussi carré que dans d’autres guinguettes mais tout est fait avec le plus grand des plaisirs et c’est ce qui fait le charme de l’endroit », glisse Samuel Simione, qui ne sait plus s’il est secrétaire ou trésorier de l’association et s’en fiche un peu pourvu qu’on guinche et qu’on ait « l’impression de faire une virée entre amis ».

Du mobilier en palettes pour une guinguette écolo et citoyenne

De l’huile de coude, de la bonne humeur, un planning pas toujours au cordeau et beaucoup de bonnes volontés. Cette recette a aussi présidé au lancement, le week-end dernier, de la guinguette « citoyenne » de Tournefeuille. L’idée d’animer les berges du lac des Pêcheurs autrement que par d’occasionnels concours de lancers à la ligne émane du conseil citoyen – l’Agora – de la commune.

La guinguette, ouverte du vendredi au dimanche, avec son mobilier en palettes fabriqué par un chantier d’insertion, a été mise sur pied en quatre mois. « Nous y privilégions des animations familiales et écoresponsables », souligne Amandine Bonnieux, la présidente de l’association. Et pour les repas, il y a des plateaux garnis soit avec les produits des commerçants de la commune, soit concoctés par des restaurateurs du secteur, ou bien un food-truck garé sur le site.

L’invention du « télétravail en restauration »

L’autre « établissement » décalé, qui bénéficie d’un étonnant bouche-à-oreille, est celui de Catherine et Antoine. Pas de lac, pas de parking. Et pour cause, la Chut Guinguette est installée dans leur (très beau) jardin. Pour faire partie des 25 convives du midi, il faut sonner à un portail aveugle du faubourg Bonnefoy.

La Chut Guinguette ouvre uniquement le midi dans le jardin de Catherine et Antoine.
La Chut Guinguette ouvre uniquement le midi dans le jardin de Catherine et Antoine. - Chut Guinguette

Le couple, traiteur en paella le reste de l’année, avait l’habitude d’organiser de grosses fêtes avec ses amis. « Mais ils se plaignaient de voir toujours les mêmes têtes », plaisante Antoine. Il a annexé son laboratoire, aménagé une cuisine d’extérieur. « On prépare les repas devant les clients, rien que nous deux », dit le patron. Il ne se prétend pas chef cuisinier, alors il choisit « des produits de haut vol » pour son menu unique à 35 euros. Autour du brasero, le lieu est intimiste et fait la fierté du couple tout heureux d’avoir « inventé le télétravail en restauration ».