Coronavirus à Toulouse : « Des signaux encourageants » concernant les hospitalisations

EPIDEMIE Les services du CHU de Toulouse ont enregistré moins d’hospitalisations de cas positifs que ce à quoi ils s’attendaient il y a une semaine

Béatrice Colin
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Au CHU de Toulouse, lors de la formation des soignants aux procédures de prise en charge des patients Covid-19.
Au CHU de Toulouse, lors de la formation des soignants aux procédures de prise en charge des patients Covid-19. — B. Colin / 20 Minutes
  • Les responsables du CHU de Toulouse ont enregistré au cours des quatre derniers des jours des « signes encourageants », avec un nombre d’hospitalisations quasi constant autour du nombre de 180 cas.
  • Ce vendredi, 63 personnes se trouvaient en réanimation, dont certains en provenance de la région Grand-Est.
  • Depuis le début de l’épidémie, 14 personnes sont sorties de réanimation, dont certaines ont pu rentrer chez elles, une victoire pour les personnels soignants de Toulouse.

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. Vendredi dernier, les responsables du CHU de Toulouse s’apprêtaient à vivre une dure semaine, sentant la vague de nouveaux cas positifs au Covid-19 arriver. Sur la semaine du 20 au 27 mars, ils avaient enregistré une hausse quotidienne de 25 % d’hospitalisations et cinq fois plus de cas graves.

Un chiffre en baisse cette semaine. « Le nombre d’hospitalisations n’a pas explosé, nous sommes sur un plateau de 180 hospitalisations en moyenne sur les trois-quatre derniers jours et entre 5 à 10 % de cas graves en plus chaque jour », indique le directeur général du CHU, Marc Penaud.

Pas de vague

« Il n’y a pas de vague ni de submersion. Nous avons l’impression d’une stabilisation, les patients rentrent en nombre moins important, c’est une dynamique plutôt rassurante si elle se confirme. On reste prudents car ce n’est que sur trois jours de plateau, mais ce sont des signes encourageants », confirme le professeur Pierre Delobel, responsable du service des maladies infectieuses et tropicales.

Et si la région est moins touchée, c’est aussi parce qu’elle a pu se préparer, contrairement aux régions Ile-de-France et Grand-Est. Sans compter qu’elle bénéficie certainement des effets du confinement, contrairement à celles touchées rapidement par l’épidémie de coronavirus. « Et puis à Toulouse, nous sommes aussi formés depuis longtemps à la médecine de catastrophe, ce qui nous permet de surmonter un peu mieux le cap », poursuit le patron du Samu, Vincent Bounes.

Décalage en réanimation

Si des patients continuent à arriver, d’autres sortent aussi. Vendredi, 63 personnes se trouvaient dans ses services de réanimation où sont traités les cas graves. Depuis le début de l’épidémie, et l’arrivée des premiers cas positifs, 14 en sont sortis, extubés parfois après quinze jours de ventilation. Certains sont même rentrés chez eux. Des petites victoires pour tous les soignants.



Même si le docteur Béatrice Riu-Poulenc, cheffe du service de réanimation à l’hôpital Purpan, tempère. « Entre le début des symptômes et les formes graves, il y a souvent sept jours. Nous, on risque d’être décalé d’une semaine », indique-t-elle en référence au nombre de personnes en réanimation.

Si, dans les premiers jours de l’épidémie, les cas qui s’aggravaient étaient principalement ceux déjà hospitalisés, ses services ont remarqué ces derniers jours qu’il y avait de plus en plus d’interventions du Samu à domicile pour des cas graves, avec des intubations lors de la prise en charge. « Ce sont souvent des patients qui présentent des fragilités. Il y a deux jours, nous avons pris en charge une personne qui avait vu son médecin la veille, mais comme il avait des fragiles, il a probablement décompensé plus vite », avance la spécialiste qui a encore 86 lits disponibles en réanimation. Ce qui a permis d’accueillir des patients transférés du Grand-Est ces trois derniers jours.


72 % d’hommes touchés

Et ce sont le plus souvent des hommes, dans 72 % des cas traités par le CHU de Toulouse. « C’est une donnée qui était déjà avancée. Nous savons qu’il y a une réponse immunitaire différente entre les hommes et les femmes dans ce genre de maladies. L’immunité dite innée est meilleure chez les femmes que les hommes, notamment chez les femmes en capacité de procréer », révèle le professeur Delobel.