Haute-Garonne: Voici la première forêt de France où l'on peut enterrer des urnes funéraires (biodégradables)
MORT ECOLOGIQUE La commune d’Arbas, en Haute-Garonne, est la première en France à accueillir une forêt cinéraire où les urnes biodégradables peuvent être enterrées au pied d’une quarantaine d’arbres
- La première forêt cinéraire ouvre ses portes en Haute-Garonne.
- Cime’Tree, la société lancée par une Toulousaine, propose d’enterrer les urnes biodégradables au pied d’une quarantaine d’arbres.
- Ces concessions d’un nouveau genre répondent à une demande des amoureux de la nature, tout en préservant un site naturel.
« Auprès de mon arbre, je vivais heureux », chantait Brassens. Désormais, on peut aussi y reposer à tout jamais. Au sud de Toulouse, au pied des Pyrénées, pour la première fois en France, les particuliers ont la possibilité de réserver leur place dans une forêt cinéraire.
Au cœur de cette forêt de la Fontaine de l’Ours de plus d’un hectare, non loin d’un lieu de spéléologie, pas de pierre tombale, juste des panneaux indiquant que l’on pénètre dans un site funéraire.
Que ce soit au pied d’un hêtre, d’un sapin ou d’un saule marsault, les futurs défunts peuvent choisir l’un des 40 arbres où sera déposée l’urne biodégradable qui contiendra leurs cendres. Une alternative écologique aux très classiques columbariums et aux très collectifs jardins du souvenir.
216 emplacements, seul ou à plusieurs
Cette idée a germé il y a quelques années dans la tête d’Elia Conte-Douette. Inspirée par ce qui se fait déjà outre-Rhin depuis des années, elle a décidé de se lancer. Pour y parvenir, cette juriste en droit de l’environnement de formation, a dû obtenir son diplôme d’opérateur funéraire, la condition sine qua non pour voir aboutir son projet.
« La thématique de la mort me freinait au départ. Après, il a fallu se justifier pour avoir l’habilitation préfectorale et aussi vaincre le scepticisme », confie la fondatrice de Cime'Tree.
Naturellement, elle a pensé au village d'Arbas pour mener à bien son projet. La commune de Haute-Garonne, engagée dans une politique de développement durable, a rapidement dit oui. « Au début, j’avais des réticences », reconnaît Céline Salviac, l’élue de la commune qui a suivi le dossier.
Passée cette première impression, elle est aujourd’hui convaincue, au point d’avoir réservé quelques-uns des 216 emplacements pour sa famille. « Nous avons travaillé avec ceux qui connaissaient le mieux la forêt : l’Office national de la chasse et la faune sauvage, mais aussi avec les chasseurs. On ne se retrouve pas dans un cimetière, c’est fait pour des gens proches de la nature et c’est totalement dans la continuité de notre démarche de développement durable, ici on ne touche pas au milieu, on garde le terrain brut », explique l’élue dont le téléphone ne cesse de sonner depuis le lancement officiel du projet au mois de mai dernier.
Même prix des concessions qu’au cimetière
« Ce matin j’ai eu un monsieur qui voulait réserver un arbre. Chaque emplacement est spécifique et peut accueillir une ou plusieurs urnes s’il s’agit d’un caveau de familles. Les gens m’appellent de partout, d’Arbas, mais aussi des personnes qui veulent reposer en forêt », indique Elia Conte-Douette.
Et pour que tout le monde puisse accéder à cette nouvelle possibilité, les prix des concessions (à perpétuité) sont accessibles puisqu’ils sont identiques à ceux pratiqués au cimetière d’Arbas.
Ils débutent à 175 euros pour une seule personne et vont jusqu’à 1.000 euros pour un caveau familial. Un prix auquel s’ajoutera l’intervention de Cime’Tree de 375 euros, qui comprend à la fois l’accompagnement, le choix de l’urne en bois ou tissu biodégradables, et la petite plaque en bois accrochée discrètement à chaque arbre pour savoir qui repose là.