Occitanie: Le gel a détruit au moins 10% des vignes, le Fronton et le Gaillac très touchés
AGRICULTURE Le Fronton, le Gaillac mais aussi le vignoble du Lot ont particulièrement souffert de gelées aussi tardives qu’exceptionnelles…
De mémoire de viticulteur, on n’avait pas vu ça depuis une vingtaine d’années dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, qui a fusionné avec le Languedoc-Roussillon pour former la grande région Occitanie. Du 19 au 21 avril, les gelées ont duré trois nuits d’affilée, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -5 degrés. Résultat : au moins 10 % du vignoble a été anéanti mais jusqu’à 30 %, voire la moitié dans certaines appellations.
« 10 à 15 % du vignoble a été détruit » en moyenne, a ainsi assuré mercredi Michel Defrancès, coprésident de l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO). « C’est exceptionnel. Depuis 1991 et 1993, on n’avait pas vu ça ». Le quatrième vignoble de France en volume de production regroupe 47.000 hectares et 5.000 vignerons du Sud-Ouest, à l’exception des Bordeaux et du Languedoc-Roussillon.
Des vignerons touchés « à 80 % »
« Mais certaines appellations ont été plus durement touchées, comme le Fronton, le Gaillac et dans le Lot (terre du Cahors) », a ajouté Michel Defrancès, selon lequel des vignerons ont pu être touchés « à 80 % ». L’appellation qui a le plus souffert reste le Fronton, au nord de Toulouse. « Environ 50 % des surfaces du vignoble sont affectés », a indiqué Benjamin Piccoli, directeur de la Maison des vins de Fronton, qui regroupe cette Appellation d’origine protégée (AOP) de 2.400 ha.
« Oui, c’est tout à fait exceptionnel », a confirmé Jérôme Villaret, directeur du Comité interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL), qui regroupe les Appellations d’origine contrôlée (AOC) du Languedoc et des Indications géographiques protégées (IGP) Sud de France. « C’est très, très rare d’avoir des gelées aussi importantes et généralisées. Il faut remonter à 1998 », a-t-il estimé. Le responsable confirme l’estimation de la Chambre d’agriculture du Languedoc qui évalue à 20.000 hectares les surfaces détruites, sur un total de 240.000 dans cette région.
« Peu de vignerons sont assurés »
« Mais certaines appellations ont été plus touchées, comme les Corbières, les Minervois et le Cabardès », dans l’Aude, a-t-il averti, estimant « réaliste » les premières évaluations annonçant 4.000 hectares détruits dans ce seul département. « Ces dommages sont assurables mais peu de vignerons sont assurés car le gel est rare chez nous », a rappelé Jérôme Villaret.