Présidentielle: Confronté au dilemme Macron, le PRG de Jean-Michel Baylet assure ses arrières

PRESIDENTIELLE Après le PS, c’est le PRG de Jean-Michel Baylet qui devient officiellement schizophrène confronté à l’ovni Macron. Avec des législatives en ligne de mire…

Hélène Ménal
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Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron en juillet 2019, à la sortie d'un conseil des ministres.
Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron en juillet 2019, à la sortie d'un conseil des ministres. — P. Villard - Sipa

Macron contraint la gauche au funambulisme. Dernier exemple en date avec le Parti radical de Gauche (PRG), le plus fidèle allié gouvernemental du PS. Officiellement, Sylvia Pinel, sa présidente, soutient Benoît Hamon. Elle tient ainsi la parole donnée lors des primaires citoyennes. Et les socialistes lui en sont reconnaissants puisqu’un accord pour les législatives a été passé il y a un mois, laissant au PRG une trentaine de circonscriptions en tout. Voilà pour l’arrière-cuisine.

Car en façade, la Macron mania fait son effet. Le ministre et patron de presse Jean-Michel Baylet, qui tout en ne présidant plus le PRG en reste l’incarnation emblématique, est sorti du bois ce mercredi en annonçant dans Le Parisien son ralliement au leader d' En Marche !.


Des militants loyaux qui tractent pour Hamon

Trahison ? Dérision plutôt. « Ça fait sûrement parler du côté de Toulouse, mais cette annonce ne va pas changer la face de l’élection », lâche un cadre du PS. Pas de crise de nerfs non plus dans la Ville rose. « Le choix de Jean-Michel Baylet est une déception mais pas une surprise, réagit Sébastien Vincini, le patron du PS en Haute-Garonne. Je crois en la réalité des actes. La député européenne PRG Virginie Rozière était au meeting de Benoît Hamon mercredi et je vois tous les jours des militants radicaux faire loyalement campagne à nos côtés. » Le responsable estime donc qu’il n’y a pas de raison à ce stade de revoir l’accord pour les législatives.

Une partie des troupes soulagée

En tout cas il y a un radical qu’il ne risque pas de côtoyer lors d’un tractage : Bernard Keller, le maire de Blagnac. « Je pense très exactement que les valeurs du PRG ne peuvent s’accommoder d’aucun autre candidat que Macron », assure l’édile. En « homme de gauche, attaché à l’économie de marché », il est ravi que Jean-Michel Baylet « légitime le double choix ». Un autre Jean-Michel, « militant de base », aussi. Il salue la « liberté de pensée » qui règne dan son parti. Il espérait voter Valls. Il votera Macron, sans plus aucun scrupule.