Champions Cup: Au Munster, le Stade Toulousain va aussi défier les meilleurs supporters du monde

RUGBY Le Stade Toulousain se déplace chez les Irlandais du Munster, samedi en quart de finale de Coupe d’Europe. Trois ans après, il va retrouver la ferveur de la « Red Army »…

Nicolas Stival
Thomond Park vibre pour le Munster, ici lors du quart de finale contre le Stade Toulousain, le 5 avril 2014.
Thomond Park vibre pour le Munster, ici lors du quart de finale contre le Stade Toulousain, le 5 avril 2014. — B. Cronin / AFP

La passion semblait être un peu retombée ces dernières années, marquées par des résultats décevants. Mais cette saison, le Munster a joué à guichets fermés dans son Thomond Park de Limerick (25.600 places) lors des trois premiers matchs de Coupe d’Europe face aux Glasgow Warriors (38-17), à Leicester (38-0) puis au Racing 92 (22-10).

Galvanisée par le souvenir d’Anthony Foley, entraîneur et légende de la province irlandaise décédé brutalement en octobre dernier, la « Red Army » aidera son équipe à marcher sur Toulouse, samedi en quart de finale. Comme il y a trois ans, au même stade de la compétition (47-23).

Pourtant pas du genre à se laisser impressionner, Florian Fritz garde un souvenir admiratif de cette « armée rouge », le surnom des supporters du Munster. « Il y avait eu une ambiance énorme pendant toute la partie, se rappelle le centre stadiste de 33 ans. Quand on faisait des tours de terrain pour l’échauffement, le public applaudissait. Et il n’y avait pas un bruit quand le buteur adverse tapait. C’est vraiment l’un des meilleurs publics du monde. »

Les souvenirs d’Ugo Mola

Ugo Mola n’entraînait pas encore Toulouse en 2014, mais il a souvent affronté la province sud-irlandaise comme joueur, avec Castres. « Le Munster, c’est très costaud mais c’est une équipe qui n’a rien de particulier, pas comme Montpellier et ses joueurs surpuissants ou les Saracens, avec également une puissance hors norme, observe le technicien. Mais leur public est une vraie valeur ajoutée. Il y en a peu qui ont autant d’effet sur leur équipe, même si les supporters de Clermont ont un peu ressemblé à cette Red Army à la fin des années 2000. »

Et ces fans n’hésitent pas à quitter Cork ou Limerick pour déferler sur l’Europe. Mola se rappelle ainsi d’une demi-finale de H Cup perdue avec le CO à Béziers en 2002 (17-25). « Le stade était rouge alors que nous n’étions qu’à une heure et quart de Castres, sourit-il. Il devait y avoir au moins 9.000 Irlandais. » Ancien pilier international français passé par le Munster en 2009-2010, Julien Brugnaut confirme sur le site de son club, le Racing 92 : « Il y a vraiment tout un peuple derrière son équipe. »

Impressionnant, ce seizième homme ? Pas pour Gaël Fickou, qui avait découvert Thomond Park à 20 ans, lors du fameux quart de finale de 2014 : « Quand on est sur le terrain, on s’en fout, assure le jeune centre. Cela peut aider l’adversaire à se motiver, mais cela ne nous fait rien. Il n’y aura pas un joueur en plus pour marquer des essais. » Encore heureux pour ce Stade Toulousain, modeste dixième du Top 14.