Toulouse: Des chercheurs créent une mini-vessie grâce à des cellules souches

SANTE Cette avancée scientifique permettra aux médecins d'adapter le traitement à chaque patient souffrant d'un cancer de la vessie...

Julie Rimbert
Illustration d'un laboratoire de recherche.
Illustration d'un laboratoire de recherche. — A. GELEBART / 20 MINUTES

C’est une innovation qui donne de l’espoir aux patients atteints d’un cancer de la vessie. Des chercheurs toulousains ont réussi à reconstituer une mini-vessie à partir de cellules souches, ce qui permettra à terme de mieux adapter le traitement pour chaque malade.

Reconstitution en laboratoire

Cette avancée scientifique a fait l’objet d’une publication dans la revue Progrès en urologie en novembre 2016. Car si des micro-organes de côlon, de poumon, de sein ou de pancréas avaient déjà été recréés, c’est la première fois au monde qu’une vessie est reproduite à partir de cellules souches d’un patient. En laboratoire, les scientifiques toulousains ont réussi à dupliquer les trois couches de cellules composant les tissus de cet organe.


« La reconstitution de cette organoide va permettre de mieux comprendre la physiologie de la vessie et les rapports entre les cellules, explique Xavier Gamé, professeur au département d’urologie, d’andrologie et de transplantation rénale au CHU de Rangueil, qui a travaillé en collaboration avec des chercheurs de l’ Inserm et l'entreprise toulousaine Urosphere. L’objectif est de faire des traitements personnalisés en testant les médicaments sur cette mini-vessie crée à partir de cellules de l’organe malade pour savoir quel est le meilleur pour le patient ».

Mieux cibler le traitement

Actuellement, les personnes souffrant d’un cancer de la vessie bénéficient de la même chimiothérapie, avec des résultats aléatoires. Certains d’entre eux obtiennent des résultats positifs mais d’autres ne voient pas leur état de santé s’améliorer. Cette innovation scientifique, qui a été accélérée grâce aux expériences similaires sur le colon, pourrait donc raccourcir le temps de prise en charge des patients.

« La reconstitution de la vessie malade de chaque patient à partir de ses propres cellules souches, suivie de tests médicamenteux permettra d’obtenir des résultats en moins de quinze jours pour trouver le bon traitement, contre trois à quatre mois d’attente actuellement », détaille le professeur Gamé qui a travaillé durant un an sur ces travaux de recherche.