Toulouse: Ils vont rester 60 jours allongés... pour la science

ESPACE Une expérience de simulation de l’impesanteur débute à la clinique spatiale, à Toulouse. Et les dix volontaires vont rester allongés 60 jours…

Béatrice Colin
Une séance de Bedrest à l'Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES) à Toulouse.
Une séance de Bedrest à l'Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES) à Toulouse. — Medes/CNES

Ils sont jeunes, sportifs et ont du temps libre devant eux. Ce ne sont pas les derniers candidats de Koh Lanta dont on parle, mais des volontaires qui participent à l’étude de simulation d’impesanteur qui a officiellement commencé lundi à l’Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES) de Toulouse.


L’opération consiste à rester 60 jours allongés pour tester - dans des conditions similaires aux vols habités dans l’espace - des méthodes susceptibles d’atténuer les effets indésirables de l’impesanteur sur le corps humain. Et ainsi préparer Thomas Pesquet et tous ses colocs de la station spatiale internationale à mieux vivre leur retour sur le plancher des vaches.

Tester l’impact de compléments alimentaires

Pour cette première session, qui va durer trois mois au total, dix cobayes vont devoir rester la tête plus basse que les pieds de 6°, soit 17 cm, durant deux mois. Les deux premiers astronautes stagiaires s’allongeront ce mardi et seront auscultés quotidiennement par les équipes de la clinique spatiale implantée sur le site du CHU de Rangueil.

Cette année, ils devraient être 24 à participer à ce « Bed-rest Cocktail », organisé par l’Agence spatiale européenne et le Cnes.

La moitié du groupe de volontaires devra ingérer plusieurs fois par jour des compléments alimentaires antioxydants et anti-inflammatoires. L’autre moitié n’aura pas ce régime et servira de groupe « contrôle », histoire d’évaluer l’impact de ces gélules sur l’organisme, notamment sur l’atrophie musculaire ou la déminéralisation osseuse.

S’ils le font pour la science, les volontaires ne le font pas non plus que pour la gloire. Ils recevront une indemnité de 16 000 euros sur quatre ans.