Abus sexuels dans l'Eglise: Le diocèse de Toulouse ouvre sa cellule d'écoute

« Il faut que l’Eglise soit une maison sûre, qui inspire confiance », estime l’archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, reprenant les termes du pape François après les scandales de pédophilie qui ont secoué l’institution. Mais plus une maison silencieuse. Depuis ce jeudi, les habitants du diocèse peuvent saisir - par mail ou téléphone - une « cellule d’écoute pour les victimes et témoins d’abus sexuels dans l’église ».

Trois laïcs bénévoles, deux femmes et un homme, répondent à ces appels et donnent rendez-vous aux victimes (ou témoins) dans « un endroit discret ». « La cellule concerne tous les faits commis, y compris il y a longtemps, car il n’y a pas de prescription pour la souffrance », précise l’archevêque.

« A chaque fois, il sera précisé aux personnes reçues que ce qu’elles vont dire pourra faire l’objet d’un signalement au Procureur de la République et d’une enquête canonique », complète Hervé Gaignard le vicaire général du diocèse. La cellule d’écoute est chapeautée par une « commission de supervision » composée d’experts (psychiatre, psychothérapeute, juriste) qui transmet les informations à l’archevêque.

Un nouveau prêtre suspendu

La mise en place de cette cellule est aussi accompagnée d’une certaine transparence. Le 3 mai 2016, Mgr Le Gall avait dévoilé que trois prêtres du diocèse de Toulouse avaient déjà été condamnés pour pédophilie. Il indiquait aussi le signalement d’une « petite dizaine de cas ».

Depuis, cinq nouveaux signalements ont été faits. L’un concerne un curé décédé. Le deuxième concerne des faits qui remontent à quarante ans et un prêtre octogénaire déjà mis en cause. Les trois autres mettent en cause un même prêtre, suspendu récemment de son ministère. Dans cette dernière et nouvelle affaire, le parquet a « ouvert une enquête préliminaire ».