Toulouse: Le harcèlement dans les transports de la Ville rose, c'est une réalité

TRANSPORTS La section toulousaine de la Ligue des droits de l'Homme propose des mesures concrètes pour limiter le harcèlement sexiste dans les transports en commun...

Julie Rimbert
Illustration de la station de métro Capitole à Toulouse.
Illustration de la station de métro Capitole à Toulouse. — Frederic Scheiber/20Minutes

Avoir plus de présence humaine, repenser l’urbanisme et l’éclairage de certaines stations pour stopper le harcèlement sexiste dans les transports toulousains, trop souvent banalisé. Partant du constat que 80 à 100 % des femmes utilisant les transports en commun ont déjà été victimes de harcèlement,  veut travailler sur ce sujet avec  , qui est ouvert à cette proposition.

Tous les âges concernés

Avec l’aide de la  et plus localement l'  , la LDH a ainsi potassé les deux derniers rapports sur le harcèlement sexiste remis en 2015 et 2016 au gouvernement.

« C’est devenu un phénomène massif qui touche toutes les femmes, tous âges confondus, souligne Philippe Lebailly, responsable de cette problématique à la LDH de Toulouse. On constate cependant que les moins de 25 ans, comme les étudiantes, subissent encore plus ce harcèlement sexiste du fait qu’elles prennent régulièrement les transports en commun. Mais ce phénomène existe partout, dans les grandes agglomérations comme dans les petites villes. »

Repenser l’urbanisme de certaines stations

A Toulouse, certaines stations de bus ou de métro entrainent un sentiment d’insécurité. C’est le cas des  et de la gare Matabiau, lieux de transit où se croisent tout type de population. Du coup, certaines femmes changent leurs habitudes pour éviter d’être confrontée à ce phénomène massif, en changeant leur trajet, en ne sortant pas à certains heures ou en changeant de tenue.

« A la gare, il y a beaucoup de voyageurs, des bousculades ce qui créent un sentiment d’insécurité pour des personnes fragiles alors qu’aux Arènes, c’est plutôt la configuration des lieux qui pose problème, détaille Marie-Pierre Bes, présidente de l’AUTATE. Il faudrait des études pour améliorer l’affichage, l’éclairage, la circulation et la présence humaine. Ce sont les mêmes maux à Jean-Jaurès, Esquirol ou Capitole, où il y a un manque de convivialité puisque tout est automatique et où le manque d’agents ne sécurise pas les femmes ou les personnes âgées. »

Les associations proposent ainsi de travailler sur les stéréotypes de genre et l’éducation, le manque d’éducation de certains hommes, de mieux prendre en compte la mobilité spécifique des femmes, de mieux former les entreprises des transports à la sensibilisation du harcèlement ou de simplifier le dépôt de plaintes puisque seulement 1 % des victimes portent plainte.