Toulouse: Un hôpital où tout est vrai, sauf les patients

SANTE Grâce au nouvel institut toulousain de simulation en Santé, les futurs praticiens s’entraînent sur des mannequins HD et plus jamais sur de vrais patients…

Hélène Ménal
Une intervention sur un mannequin HD à l'Institut toulousain de simulation en santé.
Une intervention sur un mannequin HD à l'Institut toulousain de simulation en santé. — H. Ménal - 20 Minutes

« L’homme qui valait 100.000 euros » a été opéré mercredi d’une appendicite au CHU de Purpan. Il a fait une allergie au curare de l’anesthésie, un choc anaphylactique comme il s’en produit une quarantaine par an à Toulouse. L’équipe a dû réagir vite et procéder à un massage cardiaque pour le « récupérer ».

Des prématurés plus vrais que nature

Plus de peur que de mal donc, d’autant que le patient n’était pas de chair et de sang mais de plastique et puces électroniques. Il s’agit d’un des six mannequins HD, bardés de technologies, du tout nouvel Institut toulousain de simulation en Santé (itSIMS) : deux blocs, une salle d’urgence, une salle de réanimation néonatale où les prématurés sont plus vrais que nature, des salles de débriefing, des caméras… 1.200 mètres carrés où les internes, praticiens et personnels médicaux peuvent se former dans une quinzaine de spécialités.

« Jamais la première fois sur le patient ! »

Y compris en obstétrique, ce qui tombe à point nommé après la polémique sur les touchers pelviens pratiqués sur des patients endormis et cadre parfaitement avec les préconisations éthiques de la Haute Autorité de Santé (HAS).

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« Jamais la première fois sur le patient ! ». C’est donc le slogan, rassurant, de l’itSIMS. « Ici les élèves peuvent se former, se tromper, innover et apprendre à travailler en équipe », résume le directeur, Thomas Geeraerts. Antoine et Simon, qui se destinent à la chirurgie digestive, y ont procédé, à tâtons, à leur première suture sous cœlioscopie. « Au bloc, le chirurgien ne prendrait pas le risque de nous laisser faire », assurent-ils.

La simulation permet aussi de travailler sur communication soignant/soigné : annonce mauvaise nouvelle, information, consentement #ITSIMS
— CHU de Toulouse (@CHUdeToulouse) November 4, 2015

l’itSIMS confronte ses élèves à des scénarios complexes. De sorte que quand le « pépin » leur arrivera vraiment dans leur carrière, ils seront moins stressés pour l’aborder. Mais la centaine de formateurs y est aussi très attentive à la communication dans l’action. « 60 % des erreurs médicales sont dues à une erreur humaine de communication, comme dans l’aviation pour les crashs », indique Thomas Geeraerts. La technologie ne fait pas tout.