Toulouse: Des roses épineuses sur le chemin du centre commercial Val Tolosa?

Ils ne le disent jamais avec des fleurs. Mais là, les opposants au projet de méga centre commercial Val Tolosa, à Plaisance-du-Touch, ont sorti l'artillerie lourde. Le 22 avril, ils ont déposé plainte auprès du procureur de la République de Toulouse pour «destruction d'espèce protégée». Des rosiers de France en l'occurrence. L'une des trois espèces végétales rares présentes sur le site et qu'un arrêté préfectoral impose au promoteur, Unibail-Rodamco, de protéger. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait dans un premier temps. En aménageant au mois d'août un fossé végétalisé, spécialement destiné à accueillir les rosiers déplacés.

Polémique autour d'un fossé

Mais, il y a un hic. Le fossé en question vient, selon les opposants du collectif «Non à Val Tolosa», d'être «décapé». Les militants inspectent le site matin et soir à tour de rôle avec leurs bottes en caoutchouc et s'en sont aperçus le 14 avril. Alors simple erreur ou destruction délibérée? Jutta Dumas, la présidente du collectif a choisi. «Ce sont de véritables délinquants environnementaux!», s'emporte-t-elle. La plainte est aussi portée par la fédération régionale de France Nature Environnement (FNE).

Unibail-Rodamco n'a de son côté «pas d'élément» sur le fameux fossé. «Nous disposons d'absolument toutes les autorisations nécessaires et c'est pour cela que nous avons démarré le chantier, rappelle Christophe Farbos, le directeur du Développement. «Nous avons déplacé et protégé, sous le contrôle des administrations concernées, toutes les espèces mentionnées par les arrêtés préfectoraux», ajoute-t-il.

La route du suspense

Le sort de Val Tolosa dépend surtout d'une route d'accès que doit construire le Conseil départemental. Son nouveau président, Georges Méric (PS), a reçu les opposants lundi. Et ses services planchent sur ce dossier «ancien et complexe et qui mérite donc d'être étudié avec précision».