La justice rendue en rétention pointée du doigt
EXPULSIONS Trois minutes, traduction comprise. C'est en moyenne le temps consacré par le juge des libertés et...
Trois minutes, traduction comprise. C'est en moyenne le temps consacré par le juge des libertés et de la détention à chaque étranger lors des audiences délocalisées au centre de rétention de Cornebarrieu. Cette « justice expéditive » est l'un des principaux problèmes soulevés par la Cimade, la Ligue des droits de l'homme et le Syndicat des avocats de France (SAF) à l'issue d'une campagne d'observation d'un mois.« Depuis que les audiences se tiennent dans cette salle, on a enregistré une chute du nombre de libérations, dont le taux est passé à 2,4 %, quand il était de 6,25 % lorsqu'elles se tenaient au TGI. Et c'est pareil pour les assignations à résidence », souligne Lionel Claus, de la Cimade. « Selon les textes, la rétention devrait être l'exception, mais elle est devenue la règle. C'est une justice d'exception et cela reflète une politique du chiffre », dénonce Flor Tercero, du SAF. Tous réclament le retour à des audiences au tribunal.