Toulouse: Les cinq questions clés de la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac et son rachat par les Chinois
ECONOMIE La vente des parts de l'Etat au sein du capital de l'aéroport ne fait pas l'unanimité et suscite des craintes localement...
La vente des parts de l'Etat crée des remous dans l'agglomération toulousaine. 20 Minutes vous explique en cinq réponses l'essentiel à savoir sur ce dossier.
> A qui appartient l'aéroport aujourd'hui? L'Etat, à la recherche de fonds, a décidé de vendre une partie de ses actions au sein du capital de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Aujourd'hui, il en détient 60% aux côtés de la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse (25%), de la région (5%), du département (5%) et de la communauté urbaine de Toulouse Métropole (5%).
> Qu'est ce que cela va rapporter à l'Etat? En période de restrictions budgétaires, l'Etat a indiqué vouloir céder immédiatement jusqu'à 49,99% de ses parts, avec une option de vente pour le solde de 10,01%. Selon les premières informations qui ont filtré, l'offre portée par SNC-Lavalin associé à des investisseurs chinois avoisinerait les 300 millions d'euros. Elle serait supérieure de 20% à celle des deux autres candidats, selon Le Figaro.
> Qui sont les candidats déclarés au rachat. Finalement, seulement trois dossiers d'offres d'achat ont été déposés sur le bureau de l'Agence des participations de l'Etat. L'un est porté par Vinci, qui gère déjà 23 aéroports dans le monde, dont dix en France, parmi lesquels la plate-forme de Nantes. Il est associé à une filiale de la Caisse des dépôts et à EDF Invest. Il y a aussi la candidature d'Aéroports de Paris, associé à l'assureur Predica. Et le troisième qui fait donc beaucoup parler de lui : le groupe canadien SNC-Lavalin aux côtés de deux investisseurs chinois dont FPI, actionnaire de China Aircraft Leasing Company qui a annoncé jeudi un accord avec Airbus pour l'achat de 100 avions de la famille A320. Le groupe SNC-Lavalin est déjà partenaire de l'aéroport de Toulouse-Blagnac dans la gestion de l'aérodrome de Francazal, au sud de Toulouse.
> Quelles sont les oppositions locales? L'annonce de la vente des parts de l'Etat n'a pas soulevé une vague d'enthousiasme au sein des collectivités locales. Une de leur première préoccupation a été d'assurer le maintien des sociétés aéronautiques, et en particulier d'Airbus, sur les 100 hectares autour des pistes. Le gouvernement a pris en compte cette demande en accordant une extension de la convention d'autorisation d'occupation temporaire d'Airbus jusqu'en 2078, au lieu de 2043. Une autre crainte est agitée par le Conseil économique et social régional, celle qu'un «groupe chinois devienne propriétaire d'un aéroport aussi stratégique et rentable que celui de Toulouse-Blagnac où se situent les activités des leaders mondiaux de l'aéronautique que sont ATR et Airbus», a indiqué son président Jean-Louis Chauzy. Du côté des riverains, ce n'est pas la tentation protectionniste qui est mise en avant, mais la possibilité que le groupement sino-canadien fasse de Toulouse-Blagnac un «hub» vers la Chine et que le trafic soit démultiplié.
> Quel est le calendrier ? L'Agence des participations de l'Etat, chargée d'examiner les offres, devait initialement rendre rapidement sa décision après la date limite de dépôt des candidatures, fixée au 31 octobre. Finalement, celle-ci ne pourrait être rendue qu'à la fin du mois. Le 19 novembre, les collectivités locales et la CCI doivent donner leur avis sur les dossiers qu'elles ont reçu jeudi dernier.