«Fort Boyard»: «Contrairement à la légende, on ne connaît pas les phobies des candidats»

INTERVIEW Guillaume Ramain raconte les coulisses de la conception des (nouvelles) épreuves de Fort Boyard…

Le Père Fouras dans le jeu "Fort Boyard" sur France2 en 2013
Le Père Fouras dans le jeu "Fort Boyard" sur France2 en 2013 — France2

Le célèbre fort a ouvert ses portes fin juin et pour son grand retour, les médias n’ont pas seulement parlé de l’émission pour les célèbres Passe-Partout, Passe-Muraille, Felindra et bien sûr du père Fouras. Tandis que l’épreuve dite de « l’asile » a suscité instantanément une levée de bouclier des associations, on s’est demandé comment sont choisies les épreuves de Fort Boyard. Avant d’allumer France 2 samedi prochain à 21 heures, Guillaume Ramain, producteur artistique, raconte les coulisses de la conception des (nouvelles) épreuves de l’émission, un peu remodelée sous l’impulsion d’Alexia Laroche-Joubert.

Comment les épreuves sont-elles conceptualisées ?

On essaie de se renouveler, d’inventer de nouveaux jeux. Cette année, on a pensé au ski, par exemple. Père Fouras avait envie de créer une station de ski, on a aménagé une mini-piste de ski dans une cellule du Fort. Des événements populaires nous inspirent parfois. Pour la ketchuperie – comme la chocolaterie mais avec du ketchup – où il faut traverser une fosse à ketchup pour ramasser les tomates, on avait entendu parler d’une fête espagnole, une bataille de tomates appelée Tomatina. Nos idées viennent d’un peu partout, d’une envie. Certaines saisons, on imagine une épreuve autour d’une personnalité. En 2012, on voulait que Willy Rovelli soit un personnage du fort. Cette année, on a imaginé le Rodéo-dino, un rodéo mais sur le dos d’un dinosaure. On est à l’affût des nouveautés sportives, de tout ce qu’il se passe dans les sports extrêmes.

Vous êtes combien à imaginer ces nouvelles épreuves ?

On est une toute petite équipe, de trois ou quatre personnes. On réfléchit avec le chef constructeur, parfois un spécialiste d’épreuve aérienne nous aide, des consultants à droite et à gauche. Chaque épreuve a un peu son histoire. Le Spa est une nouveauté, elle vient du Père Fouras Show. On voulait lancer sa nouvelle émission : on a créé le spa du Fort, le candidat allume la télévision, regarde le Père Fouras Show et, au fur et à mesure, l’eau va se remplir de bêtes.

Comment distribuez-vous les épreuves aux participants ?

On envoie toujours un questionnaire pour connaître les aptitudes des candidats, quels sports ils pratiquent, s’ils ont déjà fait du saut à l’élastique, leur niveau de natation. On leur demande s’ils ont des contre-indications médicales pour ne pas prendre de risques, et ce qu’ils rêvent de faire. Beaucoup de participants rêvent de faire la lutte dans la boue et c’est rigolo de réaliser leurs rêves. Après, il y a des contraintes techniques liées à la taille et au poids. Quelqu’un qui pèse 100 kg ne peut pas faire de saut à l’élastique. On a plein de contraintes pour construire le parcours idéal.

Choisissez-vous en fonction des phobies des candidats ? Teddy Riner a raconté avoir été trahi par Fort Boyard. Selon lui, il avait prévenu qu’il était phobique des serpents. 

On n’a jamais eu cette information. Contrairement à la légende, on ne leur demande pas leurs phobies, on leur demande quelle peur ils aimeraient surmonter. L’idée c’est s’amuser à se faire peur et aller au-dessus de ses peurs, ça, c’est positif. S’ils préviennent dans les commentaires du questionnaire qu’ils ont une peur paralysante, on ne leur impose pas, ce n’est pas le but. Teddy n’avait pas fait de remarque particulière.

Concernant la polémique sur l’épreuve de l’asile, comment expliquez-vous qu’elle ait été si mal reçue alors qu’elle existait déjà en 2001 ?

Elle a existé pendant six saisons, de 2001 à 2006. Elle n’a jamais fait de polémique particulière. On a fait les ajustements nécessaires en retirant toutes les références au monde de la psychiatrie. L’épreuve s’appelle désormais la « Cellule capitonnée », on n’appelle plus Passe-Muraille, Docteur Muraille…