«Capitaine Marleau» bat son record: Les raisons du succès phénoménal de la série de France 3
TELEVISION « Une voix dans la nuit », l’épisode inédit de « Capitaine Marleau » diffusé mardi sur France 3 a été suivi par 7,70 millions de téléspectateurs, soit la meilleure audience de l’année pour la chaîne. Coup de projecteur sur une fiction phénomène
Cet article, initialement publié en avril 2017, au moment où « Capitaine Marleau » commençait à enregistrer d'excellents scores d'audience, a été mis à jour au lendemain de la diffusion du quinzième épisode, suivi par plus de 7 millions de fidèles ce mardi.
Où s’arrêtera-t-elle ? Mardi, l'épisode inédit de Capitaine Marleau, avec Benjamin Biolay et Jeanne Balibar en stars invitées, a tenu en haleine 7.70 millions de téléspectateurs,. Il s'agit de la meilleure audience depuis le début de l'année pour France 3 et de la meilleure audience historique de la série, lancée en 2015. Tentative d’explication de ce phénomène du petit écran.
Capitaine Marleau, un personnage irrésistible
« Sa chapka, son naturel, sa dégaine, son humour, sa façon de parler… » Ce commentaire de Domi glané sur la page Facebook de 20 Minutes énumère parfaitement pourquoi il a été conquis, à l’instar de millions d’autres téléspectateurs, par le personnage.
La militaire haute en couleur ne passe pas inaperçue avec ses vêtements bariolés et son couvre-chef très éloigné du traditionnel képi. « La chapka, c’était pour faire un parallèle avec Peter Falk, dans Columbo, qui était identifiable avec son imper, son chien et sa bagnole », a expliqué à Franceinfo la comédienne Corinne Masiero qui campe le capitaine Marleau. Comme l’inspecteur américain, la gendarme française joue les naïves et s’avère au final bien plus maligne qu’elle n’y paraît aux yeux des coupables. L’héroïne s’illustre aussi par sa gouaille et son sens de la répartie qui suscitent une empathie immédiate du public.
Corinne Masiero, actrice ch’ti sans chichis
Voici l’actrice qui n’a rien de la star inaccessible ni de la diva capricieuse. Corinne Masiero a une belle filmographie oscillant entre comédies populaires (Les Reines du ring, Discount…) et œuvres moins grand public (le bouleversant Louise Wimmer qui lui a valu une nomination aux César, Carole Matthieu…), mais elle n’en prend pas la grosse tête pour autant. Très attachée à ses Hauts-de-France, elle n’est pas dans le calcul et les spectateurs ressentent cette authenticité. « Elle est naturelle et simple », souligne ainsi Valérie sur le Facebook de 20 Minutes.
Philippe, voit en elle une « actrice bien dans sa peau » et dit espérer « que les producteurs l’ont bien compris désormais : il n’y a pas que les soi-disant stars ou les minettes qui méritent les beaux et bon rôles ». La principale intéressée est bien d’accord : « Pourquoi une gonzesse devrait être glamour ?, s’énervait-elle ce dimanche au micro de RTL. C’est encore une fois un truc qu’on colle, comme ça. Une espèce de truc d’ambiance machiste. (…) Marleau, c’est pas ça. »
Une série qui fait du bien quand ça va mal
Le premier épisode de Capitaine Marleau a été diffusé en septembre 2015. Il avait été suivi à l’époque par « seulement » 3.7 millions de personnes. Les audiences des trois volets suivants tournaient autour des 4.4 millions de téléspectateurs. Puis, dès l’épisode 5, programmé le 21 mars 2017, les chiffres se sont envolés, avec 6.19 millions de téléspectateurs. Les dix inédits diffusés depuis cette date là ont attiré au minimum 5.79 millions de téléspectateurs (épisode 7 du 4 avril 2007). L'épisode 14 du 2 avril dernier, avec Isabelle Adjani, a été suivi par 6.9 millions de fidèles. Celui de ce mardi à fait encore bien mieux avec 7.7 millions de téléspectateurs ! Et à chaque fois la série de France 3 avait de sérieux concurrents sur les autres chaînes faiblarde ces dernières semaines. Mardi, face à L'Arme fatale sur TF1 ou Recherche appartement ou maison sur M6, la capitaine Marleau aurait pu manger sa chapka. Cela n'a pas été le cas.
On peut donc en déduire que la fiction de France 3 répond tout simplement aux attentes des Français dans une période où l’actualité n’est pas particulièrement riante. La gendarme enquête sur des meurtres, mais l’hémoglobine ne jaillit jamais à l’écran et ses investigations ne jouent pas sur les effets anxiogènes contrairement à bien des séries policières américaines. « C’est sans violence, ça change », saluent de nombreux téléspectateurs, pas prêts à zapper cette heure et demie de réconfort du mardi soir.