«Sept à Huit»: Jacqueline Sauvage évoque son mari qui se sentait «mal-aimé»
SOCIETE Deux mois après sa sortie de prison à la faveur d’une grâce présidentielle, Jacqueline Sauvage a répondu aux questions du journaliste…
Depuis sa libération, le 28 décembre, elle ne s’est pas épanchée dans les médias. Jacqueline Sauvage s’est exprimée au 20 heures de France 2 le 6 janvier et a depuis observé une relative discrétion. Celle qui avait été condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent et a bénéficié d’une grâce présidentielle de François Hollande a choisi de se confier à Thierry Demaizière, le journaliste de Sept à Huit, sur TF1, dans le cadre du portrait de la semaine.
« Je vais te crever »
« Il avait bu. Mais il buvait beaucoup. Il commençait le matin à 11 heures. Mais ce jour-là, ça n’allait pas. Il m’a menacé donc je suis allé me reposer (…) j’avais pris des Stilnox », raconte-t-elle.
« Il est rentré dans la chambre. Il a fracassé la porte. Il m’a dit "lève-toi" et il m’a traînée. Tout en m’insultant, il m’a jetée dans la cuisine, dans le couloir. Après il m’a frappée encore un grand coup. Il m’a dit "je vais crever tes enfants… tes bâtards. Je vais te crever aussi". Et c’est là qu’il m’a jeté un grand coup de poing dans la figure. Je n’étais plus moi-même, ça m’a fait comme une étincelle (…) et je suis allée prendre l’arme. J’ai chargé et j’ai tiré trois fois », ajoute-t-elle.
« On respecte les silences »
« Elle a estimé qu’elle avait besoin de cet espace-là, d’une dizaine de minutes. On respecte les silences et, face à mes interlocuteurs, je reste dans l’empathie », a déclaré ce vendredi le journaliste lors d’une conférence de presse à l’occasion des dix-sept ans du magazine d’information.
« On ne peut pas être dans la dictature de l’émotion »
Alors qu’il s’exprimait sur l’importance du respect de la déontologie, Emmanuel Chain, le producteur de Sept à Huit, a pris l’exemple de cette interview de Jacqueline Sauvage : « Il y a forcément des discussions au sein de l’équipe. Il y a des questions qu’il faut poser, on ne peut pas être dans la dictature de l’émotion. »
Une émotion que Thierry Demaizière ne cherche pas à tout prix. « L’idée, c’est que ceux que j’interviewe soient le plus juste possible. J’essaie d’avoir un moment d’intimité avec eux, autour de moi, il n’y a qu’un cameraman et un preneur de son, a affirmé celui qui officie dans l’émission depuis quinze ans. Je tiens beaucoup aux anonymes, aux vraies histoires. Comme le disait Marguerite Duras, plus le récit est personnel, plus on touche à l’universel. » Le destin de Jacqueline Sauvage, c’est une évidence, ne laisse aucun Français indifférent.