«Top Chef»: Chambrage, «grand regret», psychologie... Un retour riche en émotions
M6 Le concours culinaire revient ce mercredi soir, à 21h, pour une nouvelle saison et change ses règles. Comme on le découvrira dans cette première émission, les chefs doivent composer leur propre brigade...
Top Chef revient ce mercredi soir (21h) sur M6 pour une huitième saison. Un retour particulièrement savoureux car le concours culinaire a décidé de pimenter son concept. Cette année, les chefs Hélène Darroze, Philippe Etchebest et Michel Sarran formeront chacun leurs brigades et tenteront d’amener leurs candidats le plus loin possible. Autrement dit, un peu The Voice derrière les fourneaux.
L’émission de ce mercredi sera entièrement consacrée aux sélections. Les quinze participants – douze hommes et trois femmes - seront répartis en trois groupes de cinq. Chacun de ces groupes se confrontera à une épreuve différente au cours de laquelle les chefs choisiront leur chouchou ou leur chouchoute. Les deux qui n’auront pas été retenus iront « en dernière chance », l’ultime défi qui permettra de repêcher trois des six candidats éconduits précédemment.
« Une guéguerre des chefs »
« Quand on m’a annoncé ce nouveau concept, je n’étais pas surprise, c’était exactement ce qu’il fallait faire », s’emballe Hélène Darroze. L’animateur Stéphane Rotenberg nuance : « Cela n’a pas forcément été très facile à faire passer auprès des chefs, mine de rien. On savait que ça allait créer quelque chose », s’amuse-t-il. Par « quelque chose », il faut comprendre petites frictions et grands chambrages. « L’esprit taquin, on l’a depuis le début, souligne Hélène Darroze, qui confie avoir eu peur que cette saison « devienne la guerre des chefs ». « C’était plutôt une guéguerre », atténue-t-elle.
Jérémy Fazel, le directeur de programme chez Studio 89, qui produit Top Chef, confirme : « Ils ne se sont pas fait la guerre mais ils se sont bien battus pour savoir qui allait prendre qui dans sa brigade. » Des mois après le tournage de cette première étape, Hélène Darroze n’a toujours pas digéré – elle en parle comme d’un « grand regret » - d’avoir vu un candidat qu’elle avait choisi intégrer une autre équipe.
Car, comme dans The Voice, lorsqu’un « talent » est convoité par deux jurés, c’est à lui de choisir celui qu’il veut rejoindre. De quoi déstabiliser des chefs qui n’avaient pas forcément besoin de ça pour avoir leurs repères chamboulés. « Lors des sélections, ils ne savaient pas ce qui les attendait, c’est marrant », s’amuse Stéphane Rotenberg. Chacun avait sa propre méthode. Michel Sarran, par exemple, s’était équipé d’un carnet bleu. « Je notais les prénoms des candidats. On ne connaissait rien d’eux avant, on les a vraiment découverts au clap de départ », explique-t-il.
« Je ne m’attendais pas à autant de proximité avec les candidats »
Mieux valait donc être attentif pour ne pas laisser filer la perle rare. « Ils regardaient tout : les gestes, les comportements », se remémore l’animateur. « Il fallait faire preuve beaucoup de psychologie pour "ressentir" le candidat, tout en tenant compte du fait que c’était la première épreuve et qu’il y avait donc un stress particulier. Certains étaient un peu paralysés en nous voyant », reprend Michel Sarran. Philippe Etchebest l’a perçue comme un « test qui permettait de voir comment les candidats supportaient la pression, car le concours est plus dur encore par la suite. »
Pour les chefs aussi, le plus dur était à venir car ils se sont forcément attachés aux membres de leurs brigades. « C’est ce qui me faisait peur au départ. On devait garder une certaine distance sur les épreuves, ne pas leur dire ce qu’ils avaient à faire. Forcément, on avait envie que les mecs ou les nanas de notre brigade sortent gagnants, mais il fallait se dire que c’était le concours des candidats et pas le nôtre », confesse Philippe Etchebest. « Je ne m’attendais pas à autant de proximité avec les candidats, appuie Michel Sarran, ni à autant de respect, de rigueur, des valeurs auxquelles j’accorde beaucoup d’importance. »
« Avant chaque élimination, il fallait prendre les chefs avec des pincettes »
Résultat : la charge émotionnelle lors des éliminations est bien plus intense que lors des saisons précédentes. A fortiori quand la règle du jeu a ses côtés pervers : lors des épreuves de la dernière chance, les chefs goûtaient à l’aveugle les plats des participants sur la sellette et ils pouvaient donc très bien contribuer au départ d’un de leurs protégés. « Les chefs étaient très nerveux avant chaque élimination. Il fallait les prendre avec des pincettes, avance Stéphane Rotenberg. Parfois les candidats étaient éliminés logiquement, en sachant qu’il était temps pour eux de partir. Parfois, ils sortaient parce qu’ils avaient simplement trébuché sur une épreuve. Quand on voit que le candidat l’a en travers de la gorge, pour le chef, c’est dur. »
S’il y en a un qui ne s’est pas mis la rate au court-bouillon, c’est bien Jean-François Piège. Le chef reste au rendez-vous de l’émission de M6, mais il n’a pas eu à composer sa brigade. Il n’a pris part qu’aux délibérations des dernières chances, et cela lui a parfaitement convenu de jouer les arbitres. « C’est un rôle différent. Mon regard arrivait au dernier moment, vu le niveau, c’était intéressant. Cela m’a donné une liberté totale », savoure-t-il. Dans cette « bataille des chefs », il a signé l’armistice du bout de sa fourchette.