CSA: Pourquoi le nombre de signalements a quadruplé en un an?
TELEVISION Le CSA aura été saisi près de 30.000 fois en 2016, un record, la faute à Eric Zemmour, Cyril Hanouna et Bernard de La Villardière...
25.000, c’est le nombre de fois que le Conseil supérieur de l’audiovisuel a d’ores et déjà été saisi en 2016, et la barre symbolique des 30.000 devrait être franchie d’ici la fin de l’année. Des chiffres révélés par , et quatre fois supérieures à 2015 et ses 7.000 saisines. Comme le détaille l’hebdo, le « top 3 » des signalements compte Eric Zemmour de passage (5.800 saisines), de Jean-Michel Maire dans Les 35 heures de Baba (2.500) et le de Bernard de La Villardière sur l’islam en France (1.600).
Twitter, baromètre pour le CSA
Contacté par 20 Minutes, le explique que la majorité des signalements s’est faite par le formulaire disponible sur leur site Internet, mais également par courrier écrit, et plus marginalement, par téléphone. Le réseau social Twitter joue aussi un rôle non négligeable, voulu par le gendarme de l’audiovisuel : « Twitter est pour nous un très bon baromètre, il permet aux téléspectateurs de nous alerter sur un programme. On leur répond toujours, les informe et les renvoie sur le formulaire en ligne. Il est devenu un véritable deuxième écran, et nous nous devions d’y être plus présents, plus visible. » Le compte officiel du CSA est ainsi passé de 5.000 à 15.000 abonnés.
Un devoir citoyen
Le CSA veut devenir un interlocuteur privilégié des téléspectateurs : « Ils ont un rapport particulier avec la télévision. Ils ont chez nous un endroit identifié pour s'exprimer. Le faire sur Twitter est une chose, mais prendre le temps de remplir un formulaire implique un investissement, vécu comme un devoir citoyen pour certains. » Cela permet aussi de faire le tri entre un coup de tweet et une vraie colère. Mais cette hausse des signalements est-elle la conséquence de la seule mobilisation des téléspectateurs, ou la télévision dérape-t-elle toujours plus ? Le CSA convient qu’il y a de plus en plus d’émissions de plateau, avec des chroniqueurs, et que certains sont tentés par la provocation pour faire le buzz, mais il n’en tire aucune conclusion pour autant. « C’est aussi le reflet d’une époque. »
Pas de bouton ON/OFF
s’amuse régulièrement des décisions du CSA dans Touche pas à mon poste, et l’épisode Jean-Michel Maire marque son cinquième signalement de l’année. Que peut faire le CSA ? Il n’existe pas de bouton ON/OFF, le CSA applique des lois, agit dans un cadre juridique, et chaque signalement dépend d’une grille (droits, des femmes, maîtrise de l’antenne…), et appelle à une réponse graduée : mise en garde, amende, mise en demeure, etc. Grosso modo, ce n’est pas parce que TPMP est épinglé deux fois de suite, que l’émission va s’arrêter. Le CSA n’est pas là pour s’ingérer dans une ligne éditoriale, ni interdire un programme aimé et suivi par des millions de Français, mais pour rappeler aux chaînes les limites à ne pas dépasser.