Samuel Le Bihan: «Laurent Fignon c'était la générosité, le courage, le panache»

BIOPIC Samuel Le Bihan incarne Laurent Fignon sur France 2 dans «La dernière échappée» mercredi à 20h40...

Alice Coffin
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Samuel Le Bihan joue Laurent Fignon
Samuel Le Bihan joue Laurent Fignon — France 2

A quelques jours du Tour de France, diffusé sur France Télévisions, France 2 programme mercredi à 20h40 «La dernière échappée». Un téléfilm consacré aux derniers instants de vie du coureur cycliste, double vainqueur du Tour en 1983 et 1984. Il officiait alors en tant que consultant pour France Télévisions. Samuel Le Bihan, transformé physiquement, incarne Laurent Fignon.

Vous connaissiez quoi de Fignon avant le tournage?

Je connaissais vraiment le sportif mais pas l’homme privé. J’ai donc appris à le découvrir de façon intime.

Comment?
De toutes les façons possibles et imaginables. Pour moi un acteur est l’avocat de son personnage, on doit donc étudier le dossier le plus largement et le plus en détails possible. Grâce à des lectures, des visionnages, des rencontres.

Quelle rencontre ?

Sa femme Valérie, son ami Vincent Barteau, meilleur ami et coéquipier de Laurent,  qui est aussi celui qui m’a entraîné à avoir la position très particulière de Fignon sur un vélo.  Tout cela crée une charge émotionnelle forte. Lorsqu’on incarne quelqu’un avec qui des gens ont vécu, lorsqu’on joue même des scènes que ces gens ont vécu, on a une grosse responsabilité.

Certaines actrices comme Marillon Cotillard en Piaf ou Sylvie Testud en Sagan ont opté pour un biopic en total mimétisme. Et vous?

Cela restait d’abord pour moi un personnage. Le travail d’acteur demeure total. Même si oui on vous caste aussi dans la mesure où vous ressemblez au personnage.

Le téléfilm semble insister sur le fait que Fignon avait une image mitigée dans l’opinion et le peloton ?

Moi ce que je retiens c’est sa générosité, son panache, son courage. Après c’est un homme. Je ne connais pas d’êtres humains parfaits. Alors on dit qu’il était de mauvaise humeur. Mais cela veut dire quoi la mauvaise humeur si c’est surtout de la franchise?

Le film insiste sur l’impact du Tour de 89 perdu à cause de huit secondes contre Greg Le Mond. C’est central?

C’set vrai qu’on revient là-dessus. Mais moi ce que je retiens de Fignon, c’est pas 89, c’est 83 ou 84. C’est le moment où il double Bernard Hinault à l’Aple d'Huez alors qu’il n’est même pas en danseuse. C’est une personnalité contrastée et ambigue, ce qui en a fait un personnage très riche à jouer.

C'est à dire ?

Et bien, j’ai fait le film avec beaucoup de sincérité, j’ai tenu vraiment à rendre un bel hommage au sportif et à l’homme qu’il était car il m’a beaucoup ému. Je pense qu’il est très représentatif de ces hommes qui avancent avec courage face aux épreuves. C’est un hymne à la vie.