Pourquoi on va aimer prendre une gifle sur Arte
Gare aux baffes, elles font s’écrouler les convictions et fissurent les apparences. Diffusée tous les jeudis soirs à 20h50 sur Arte, la série «La Gifle» (The Slap), adaptée d’un best-seller de Christos Tsiolkas, part d’un incident en apparence banal.
Série d'Océanie, débat universel
Lors d’un barbecue entre amis, un adulte frappe un enfant capricieux et violent. Choquée, la mère du gamin lui intente un procès. «Nous avons plutôt vocation à passer des séries européennes: scandinaves, anglaises, espagnoles, mais cette série australienne a été un coup de cœur immédiat précise Judith Louis, directrice de la fiction d’Arte France, notamment grâce à l’originalité de sa narration».
En huit épisodes, la série adopte en effet le point de vue de huit personnages différents, chacun voyant sa vie remuée par l'incident.
En Australie, «La Gifle» a surtout passionné en provoquant des débats de société. Frapper un enfant, même insupportable est-il admissible? Allaiter en permanence un garçonnet de 4 ans, comme le fait Rosie, est-ce du dévouement ou du dévoiement maternel?
«La mise en lumière de la société australienne par cette série est sans compromis, estime Judith Louis. Quand on pense Australie, on pense grands espaces, nouveau monde. Pas à une classe moyenne décrite de manière impitoyable et aux tensions entre immigrants de différentes vagues».
Venue d'Océanie, la série a été cependant choisie pour pouvoir toucher le téléspectateur français «Ce que racontent les personnages est incroyablement universel: qu’est-ce qui prime, l’amitié ou les liens de famille? Que projette-t-on sur nos enfants et quelle est leur place dans nos sociétés occidentales?». Une gifle et de multiples interrogations.