Une décennie à s'inventer un mode de vie
Le pari n'était pourtant pas gagné. Créée en 2001 par sept compères désireux de porter un projet citoyen d'autopromotion immobilière, Eco-Quartier Strasbourg fête ses dix ans et une réussite bien méritée. « Les trois premières années ont été consacrées à informer, raconte le président actuel Bruno Parasote. L'asso était motivée, mais il fallait expliquer aux élus ce concept, alors très peu connu. » Sociale et écologique, l'autopromotion place les habitants au cœur du projet, qu'ils pensent et construisent ensemble de A à Z. Bruno rejoint le collectif en 2005, période où le mouvement, à force de se heurter à l'incompréhension générale, s'essouffle. « On s'est donc recentrés sur la construction d'Eco-logis, un bâtiment en autopromotion, plutôt qu'un quartier. En 2007, le projet prenait forme, nous avons alors relancé la communication pour inciter d'autres groupes et ça a marché », se réjouit le président, qui habite, depuis septembre, un des 11 logements de l'immeuble bâti à Neudorf.
Partager son expérience
Aujourd'hui, avec plus de 150 adhérents, Eco-Quartier est une référence. Véronique, une des membres, explique que « l'association suit et fédère d'autres initiatives d'autopromotion ». Elle précise leur rôle : « En diffusant nos connaissances, nous nous attachons à aider de futurs projets à se structurer. » Ainsi, une dizaine d'actions similaires sont en cours en Alsace. Mandatée par des associations nationales, le collectif strasbourgeois rédige également un argumentaire sur la démarche d'autopromotion et ses avantages. Ce livre servira à promouvoir le concept auprès d'autres collectivités. Quant à Strasbourg, plus besoin de convaincre. Depuis 2009, la collectivité a attribué une dizaine de terrains réservés à des projets du genre. Trois d'entre eux devraient voir le jour d'ici à 2013, dont Making Hof, qui posera symboliquement sa première botte de paille samedi, à l'occasion de l'anniversaire d'Eco-Quartier*.