Strasbourg : Entre drones et renfort de l’armée, un marché de Noël à la sécurité blindée
C’est la fête ! Le dispositif de sécurité qui va être mis en place lors du marché de Noël 2023 à Strasbourg vient d’être présenté par les autorités
- Ce vendredi matin, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier, les représentants des forces de l’ordre, de l’armée, des pompiers et la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian ont présenté le dispositif sécuritaire mis en place lors du marché de Noël.
- Contexte actuel oblige, les services de police et militaires sont renforcés.
- Pour la première fois, des drones de la police nationale vont être utilisés tous les jours d’ouverture du marché de Noël, en appuie de la vidéosurveillance.
En novembre à Strasbourg, c’est inéluctable : tout comme les feuilles qui tombent des arbres, arrive le temps de l’installation du grand sapin place Kléber et de l’incontournable présentation du dispositif de sécurité qui va être déployé lors des fêtes de fin d'année dans la capitale alsacienne. C’était le cas ce vendredi matin.
Autant le dire tout de suite, en 2023 à Strasbourg, Noël sera aérien, bleu et kaki… Cette année encore, le paquet sécuritaire est mis sur le marché, comme l’a rappelé la préfète Josiane Chevalier. Il faut dire que les enjeux sont majeurs. De renommée internationale, visité par 2,8 millions de visiteurs en 2022, le marché de Noël centralise toutes les attentions des autorités de l’Etat et de la municipalité. « C’est là où sont les risques. Les analyses qui nous permettent d’affecter les moyens le montrent bien. Le dramatique attentat du 11 décembre 2018 est aussi là pour nous le rappeler », a souligné la préfète de la zone Grand-Est. Voilà donc pour le décorum.
Sur le terrain, cela va se traduire par le renforcement des équipes de démineurs, l’utilisation pour la première fois et tous les jours, de plusieurs drones de la police nationale, autorisée par arrêté préfectoral. Ils viendront en appui de la vidéosurveillance avec pour mission, non pas de filmer les foules, a précisé le commissaire divisionnaire de police Dominique Rodriguez, mais d’améliorer la coordination et l’efficacité d’intervention des forces de sécurité intérieures. Ils permettront également de connaître en temps réel les flux de population si le pire devait arriver. Une sécurité renforcée au vu du contexte actuel et qui nécessite le retour de six compagnies de force mobiles, accordées à la demande de la préfète par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
Sentinelle en force
ceci sans compter, et c’est un marqueur important cette année, la présence renforcée de l’armée à travers les patrouilles de la force Sentinelle, dont les militaires seront trois fois plus nombreux que l’année dernière, (sans que le nombre total de soldats ne soit divulgué), a annoncé Ludovic Pinon, général et commandant de la 2e brigade blindée. « Un renforcement qui fait suite à l’attaque à caractère terroriste qui s’est produite à Arras en octobre dernier et conduit à élever la vigilance au niveau « urgence attentat » sur l’ensemble du territoire national » , a rappelé le général.
In fine, c’est plus de 1.000 agents de l’Etat, pompiers, gendarmes, militaires, agents de la police nationale et municipalequi seront mobilisés chaque jour pour assurer la sécurité des visiteurs. Toujours pas de check point cette année encore, mais des contrôles aléatoires, des allées espacées pour faciliter les flux de visiteurs, et « un quadrillage fin » par les forces de l’ordre dans l’hypercentre et autour de la Grande Ile. Des équipes spécialisées de la police seront particulièrement dédiées à sécuriser les transports en commun ou dans les vols à la tire avec violences. Le dispositif FR-Alert, activé en cas d’évènement majeur, permettra d’envoyer des notifications, un signal sonore, sur les téléphones portables des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger. Un dispositif complété cette année par le système d’alerte « Vigicommerces », mis en place depuis le 24 octobre dernier à Strasbourg. Un réseau d’alerte par SMS aux commerçants pour « signaler des faits délictueux », leur indiquer par les agents de la DDSP où cela se passe et donner des conseils aux commerçants et leur permettre de mettre leurs clients et leurs employés à l’abri.
« La tradition revisitée »
Autre nouveauté, le lancement des illuminations et du temps inaugural le 24 novembre, notamment du grand sapin, évolue. Moment qui présentait « un risque majeur de sécurité », ont expliqué la maire (EELV) Jeanne Barseghian et la préfète Josiane Chevalier. Cette année, le lancement sera « dans la tradition mais revisité », explique l’élue. Pour la première fois, il y aura plusieurs temps forts et dispersés dans la ville, afin de limiter les trop gros regroupements et les risques de mouvements de foule. Côté mobilité, quatre points d’entrée pour les véhicules autorisés et deux points de sortie, (les mêmes que l’année dernière), permettront d’accéder au centre-ville pendant la période d’ouverture du marché (de 11h30 à 21 heures tous les jours), et le matin jusqu’à 11h30 pour tous les véhicules.
A noter que le stationnement en voirie dans toute la Grande Ile est totalement interdit dès le 23 novembre. Côté transports en commun, l’ensemble des lignes de bus traversant l’ellipse sera dérouté. L’arrêt du tram Homme de fer reste ouvert, mais avec des contrôles aléatoires. Les stations de tram Broglie, Alt Winmärik et Grand’Rue seront fermées uniquement pendant les horaires d’ouverture du marché.