A Strasbourg, les étudiants passent leur week-end d’intégration « autour d’un projet qui fédère »

« challenge » Les week-ends d’intégration étudiants se réinventent et à l’Essca Strasbourg, les élèves planchent sur un projet caritatif à l'Institut médico-éducatif

Gilles Varela
Les élèves de l'Essca Strasbourg en week-end d'intégration à l'IME de la Ganzau. Strasbourg le 30 aout 2023
Les élèves de l'Essca Strasbourg en week-end d'intégration à l'IME de la Ganzau. Strasbourg le 30 aout 2023 — G. Varela
  • L’Essca, grande école de commerce et de management, a choisi de faire de cette rentrée un temps « pour construire un collectif tout en agissant pour le monde de demain, être solidaire ».
  • Exite les journées d’intégration festives qui riment parfois avec dérives, les élèves du campus de l’Essca Strasbourg se sont engagés auprès d’un IME autour d’un projet caritatif Au programme : construire des abris vélos.
  • L’occasion de rencontrer et de travailler avec des jeunes souffrant de déficience intellectuelle mais aussi de souder leur promotion autour d’un projet commun et solidaire.

Ces étudiants ont troqué (un temps) les shots de tequila et les déambulations criardes dans les rues de Strasbourg pour une perceuse et des planches, même si c’est bien la saison des week-ends d’intégration. Les fameux « Wei », qui marquent l’entrée des bacheliers dans leur nouvelle école et la vie étudiante. Décriés, ces week-ends festifs qui tournent parfois au drame et redoutés des parents, se réinventent. Voyages de classes, business game, etc. à l’Essca, grande école de commerce et de management, on a choisi de faire de cette rentrée un temps « pour construire un collectif tout en agissant pour le monde de demain, être solidaire ».

L’école et son partenaire associatif Splash Projects organisent depuis ce 29 août des « journées d’intégration solidaires » sur les six campus de France. A Strasbourg, ce projet prend forme à l’Institut médico-éducatif (IME) de la Ganzau, site qui reçoit des jeunes et des jeunes adultes souffrant de déficience intellectuelle. « On travaille sur des abris vélos pérennes pour des personnes qui sont en situation de handicap, explique Florent, 18 ans. C’est super pour eux, pour nous, et ça nous permet de travailler en groupe, d’apprendre à se connaître, à tisser des liens. D’avoir déjà fait un projet en commun, tous ensemble, c’est bien pour se rapprocher et attaquer l’année. »

« Un projet qui fédère »

C’est donc vraiment la fin des vacances. Depuis deux jours, les 22 nouveaux élèves de l’Essca Strasbourg s’organisent et se répartissent les tâches pour tenir les délais… dans la bonne humeur. « L’idée est de faire une intégration intelligente de nos premières années, de les faire se rencontrer autour d’un projet qui fédère, souligne Marie Courtois, directrice de l’expérience étudiante à l’Essca. Ce projet les dépasse, ils font quelque chose pour d’autres personnes. » « Ils se challengent, en équipe, avec une deadline, planifient, laissent la place à l’autre, rencontrent d’autres jeunes qui sont en situation de handicap et qu’ils n’auraient pas forcément croisés sur leur chemin », se félicite encore la directrice.

Du côté de l’IME, on se félicite aussi de cette collaboration. « L’intérêt pour nous est d’ouvrir nos établissements à toute initiative qui permet de la rencontre, de la mise en lien, entre nos jeunes et le milieu ordinaire, assure Nathalie Gantzer, directrice de l’IME site Ganzau pour l’Arsea. C’est enrichissant pour nos jeunes de recevoir sur notre site des personnes de l’extérieur qui viennent apporter de la compétence et qui viennent, surtout, nous rencontrer. Ces étudiants, ils ne les auraient jamais croisés dans leur parcours de vie et on se retrouve sur un objectif commun qui plus est, au final, nous donne un équipement dont nous avons besoin et dont nos jeunes vont bénéficier dans les années à avenir. »

« J’étais super emballée car j’avais déjà, par le passé, accompagné des enfants d’un IME. C’est un projet caritatif, qui permet d’interagir avec toute sorte de personnes, même celles qui sont en difficulté, et franchement, ça se passe super bien. C’est très enrichissant personnellement. Des liens se sont déjà créés, on se connaît déjà tous déjà bien », se réjouit Margaux. La jeune femme, perceuse en main, note toutefois que « des leaders ont émergé ». « Mais on sait que nous sommes dans une école de commerce, il faut donc forcément du management et de l’organisation », commente-t-elle encore. « On apprend beaucoup, mais cela ne va pas nous empêcher de faire une fête "plus classique" ce soir, sourit enfin Florent. Et demain, les deuxièmes années nous préparent quelque chose, mais on ne sait pas encore à quoi vraiment s’attendre. On verra bien ! »