Strasbourg : Parti de rien, un Alsacien a dessiné et crée des vélos-cargos « haut de gamme »
success story ? Ingénieur de formation, Camille Mettemberg a crée de toutes pièces des vélos-cargos. Après en avoir vendu une vingtaine, le créateur de « Kambikes » voudrait maintenant se développer.
- Camille Mettemberg a créé de A à Z ses vélos-cargos depuis 2018. Une prouesse pour cet ingénieur de formation, qui a par exemple appris à souder pour en arriver-là.
- Aujourd’hui, il a vendu une vingtaine d’exemplaires de ces biporteurs et triporteurs.
- Sa marque « Kambikes » est amenée à se développer, mais peut-être pas pour tous les budgets.
Presque impossible de ne pas en croiser un devant une école. Les vélos-cargos ont, depuis des années, investi les rues. Que ce soit à deux-roues (biporteur), trois (triporteur) ou encore plus compliqués, les parents et leurs enfants en sont fans. Certains professionnels aussi. « J’ai équipé une association qui ramasse avec les biodéchets à Strasbourg et j’en ai en commande pour des sociétés de livraison », confirme Camille Mettemberg.
Cet Alsacien de 37 ans s’est lancé depuis 2018 dans la création de ces engins. Presque à partir de rien. « Techniquement, c’est sûr que je n’avais pas grand-chose mais j’avais quand même un gros bagage d’ingénieur mécanique spécialisé dans la résistance des matériaux et structures métalliques », s’amuse cet ancien salarié de la SNCF. Qu’il a quittée en 2018 après avoir achevé son premier biporteur. Tout seul de A à Z.
« J’avais commencé à le dessiner en 2017 mais j’avais un gros souci, je ne savais pas souder », se souvient-il. « Alors j’ai suivi une formation puis j’ai trouvé « La Fabrique ». C’est dans cet atelier partagé et très bien équipé dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg que l’autodidacte a pu échanger avec des menuisiers pour le bac ou des couturiers pour la protection de pluie. »
Quatre ans après ses premiers tours de roue, son premier vélo-cargo roule toujours, souvent avec son fils à l’intérieur. « J’en suis à environ 15.000 km et ça m’a permis de voir qu’il n’y avait pas de souci mécanique. Il y a juste les soudures qui sont moches mais ça tient ! », rigole encore Camille Mettemberg, qui a développé sa marque depuis, « Kambikes ». « En référence à mon prénom mais avec un k car avec un c, ça existait déjà. »
« J’ai quelques innovations par rapport aux autres »
Le natif de Wissembourg, au nord du Bas-Rhin, a aujourd’hui vendu « une vingtaine d’exemplaires » de ses créations. Les dix premiers « conçus et montés tout seul » avant de sous-traiter, la plupart du temps localement. « Le vélo-cargo alsaco » comme il le revendique possède ainsi un cadre « fabriqué à Duttlenheim », un bac en bois « issu des locaux de la Fabrique », une bâche « qui est faite au-dessus » du même atelier partagé… Les freins, chaînes et autres équipements viennent en revanche d’un grossiste et les roues « sur-mesure de Bretagne ». Le tout est toujours assemblé par l’entrepreneur, qui se dit désormais prêt à « commercialiser 200 vélos-cargos par an ». Pour tous les publics, même les plus âgés, à l’instar des pensionnaires de l’Ehpad voisin d’Ostwald déjà ravis d’en profiter.
A quel tarif ? Il faut l’écrire : ce n’est pas pour tous les budgets. « Je me situe dans le haut de gamme, comme une autre marque néerlandaise. Mais j’ai quelques innovations par rapport aux autres avec par exemple un centre de gravité rabaissé sur le biporteur. Il est beaucoup plus maniable. Et sur le triporteur, la direction est plus facile, plus intuitive », justifie l’ingénieur avant d’annoncer les prix. Soit « de 4.000 à 7.000 euros » pour les deux-roues « et environ 800 euros de plus » pour les trois-roues, tous proposés avec assistance électrique. « Mais il y a des aides et ses vélos sont durables sans perdre quasiment de valeur. En occasion, vous êtes sûr de le revendre », plaide encore Camille Mettemberg, qui espère maintenant faire connaître sa marque. Et enfin vivre de sa passion.