Strasbourg : Le cœur de ville a « un nouveau » cinéma, le Cosmos !

TCHI TCHA Le projet pour l’emblématique cinéma Odyssée au cœur de Strasbourg, fraîchement rebaptisé le Cosmos, vient d’être dévoilé par la nouvelle équipe (Troisième souffle) qui le gère et rouvrira ses portes dès 2023

Gilles Varela
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Le cinéma municipal de Strasbourg, le Cosmos, ex Odyssée. Le 11 avril 2022.
Le cinéma municipal de Strasbourg, le Cosmos, ex Odyssée. Le 11 avril 2022. — G. Varela / 20 Minutes

La galaxie du monde du cinéma strasbourgeois compte un nouvel Ovni, appelé le Cosmos. L’ex Odyssée, qui appartient à la ville, vient d’être rebaptisé par la nouvelle équipe en place, le Cosmos. Fermé depuis ce week-end pour travaux, le cinéma historique exploité depuis trois décennies par Les Rencontres Cinématographiques d’Alsace (RCA) est à présent pris en main par l’association Le Troisième Souffle, nouveau titulaire pour une durée de cinq ans de la délégation de service public (DSP) du cinéma municipal.

Des travaux de remise aux normes viennent de débuter pour un montant estimé à 850.000 euros, à la charge de la ville. S’ils concernent l’enveloppe générale du bâtiment, les menuiseries, la mise en accessibilité pour les personnes en situation de handicap, la reconfiguration du hall et du bar, qui s’appellera d’ailleurs le Bar Du… (Cosmos), rien n’est pour l’instant prévu pour améliorer le matériel son et de projection de la grande salle. « Il s’agit avant tout d’une remise aux normes, notamment incendie. Un réajustement du budget sera probablement nécessaire ultérieurement » reconnaît la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian.

Les travaux devraient courir environ sur huit mois. Il faudra donc attendre début 2023 pour retrouver l’historique cinéma inscrit aux monuments historique et sa grande salle aux fauteuils rouges, qui a permis au cinéma d’avoir été élu en 2021 à la 29e place des plus belles salles de cinéma du monde par le magazine culturel britannique Time Out.

La salle du cinéma municipal, le Cosmos, à Strasbourg le 11 avril 2022.
La salle du cinéma municipal, le Cosmos, à Strasbourg le 11 avril 2022. - G. Varela / 20 Minutes

Le Cosmos ? Un nom choisi après « beaucoup de débats mais qui a fini par faire l’unanimité car on a l’impression qu’il convient énormément et dit beaucoup de choses à la philosophie du projet », explique Till Zimmermann, président du Troisième Souffle. « Le cosmos n’a pas de centre, c’est très important, ça évolue en permanence, tous les éléments interagissent. Bref, il se passe toujours quelque chose dans le Cosmos et évidemment il inclut tout le monde. » Comme espéré pour ce futur cinéma.

L’association de 14 personnes va même d’ailleurs se muer d’ici à l’été en coopérative d’intérêt collectif, à l’image de ce qui se fait à Marseille avec la Belle de Mai ou le cinéma Utopia à Bordeaux. Cela permettra à « tous ceux qui le souhaitent de participer à son organisation, la programmation » avance le collectif. Celle-ci se déclinera en cycles d’une durée de trois à quatre semaines, autour de deux axes : le cinéma comme un art et le cinéma comme témoin des enjeux sociétaux. Car la volonté du Troisième souffle est d’aller bien au-delà d’un simple cinéma de quartier ou d’art et d’essai qu’il restera.

Présentation du projet pour le cinéma municipal de Strasbourg, le Cosmos, par la maire Jeanne Barseghian et les membres du Troisième souffle. Le 11 avril 2022.
Présentation du projet pour le cinéma municipal de Strasbourg, le Cosmos, par la maire Jeanne Barseghian et les membres du Troisième souffle. Le 11 avril 2022. - G. Varela / 20 Minutes

L’intention est d’en faire un lieu de vie, de brassage, ponctué d’évènements, d’ateliers, attirant avec une communication participative, « d’éducation à l’image », avec un studio installé sur l’actuelle mezzanine… Mais aussi de faire la part belle à différentes disciplines artistiques comme l’édition et l’illustration, la musique, l’art contemporain et même le spectacle vivant. Place sera faite aux personnalités du monde du cinéma mais également aux artistes et productions locales, de l’université, d’artistes indépendants, à la filière audiovisuelle locale. En relation avec les habitants, « ouvert sur la rue », la future coopérative souhaite établir des passerelles avec les autres cinémas, les festivals, mais aussi des associations, des centres socioculturels, les scolaires, de projets co-construits avec les enseignants… La petite salle du haut sera aménagée en conséquence avec des fauteuils amovibles, pour laisser place à des évènements, voire des « poufs » pour les plus jeunes, image le collectif. « Pour un cinéma qui appartient à tous les Strasbourgeois. »