Bas-Rhin : Plus de moyens, une délinquance en baisse mais trop de violences intrafamiliales en 2021

SECURITE La préfecture et les représentants des forces de l’ordre du département du Bas-Rhin dressaient le bilan sécurité pour l’année 2021 et ce sont les violences intrafamiliales qui ont le plus marqué

Gilles Varela
Une voiture de police (illustration)
Une voiture de police (illustration) — Alexandre Vella / 20 Minutes

Le département du Bas-Rhin semble bien avoir été le chouchou du gouvernement cette année. Une année 2021 qui a vu les effectifs de police et de gendarmerie ainsi que le matériel augmenter comme jamais. C’est en tout cas l’affirmation faite en cœur ce jeudi matin par la préfète du  Bas-Rhin Josiane Chevalier, le directeur départemental de la sécurité publique Laurent Tarasco et le général de gendarmerie du Bas-Rhin Jude Vinot lors d’une conférence de presse sur le bilan de  la sécurité dans le département en 2021.

Six unités mobiles sont venues à plusieurs reprises épauler les forces de l’ordre pour répondre « aux exigences et devoirs d’une capitale européenne et de ses institutions » a souligné la préfète. « Les forces mobiles ne nous ont pas été comptées » se félicite-t-elle. Avec pas moins de 600 manifestations, des événements comme les marchés de Noël, sportifs, mais aussi la mobilisation lors de la Saint-Sylvestre… Policiers et gendarmes s’accordent à dire que les effectifs et le matériel ont suivi les demandes. Bilan ? Des « résultats au rendez-vous » assurent les autorités.

Mieux qu'en 2019

Les chiffres de l’année 2021 ont pour l’exercice été comparés à ceux de 2019, l’année 2020 étant peu représentative du fait des confinements. Le Covid s’est tout de même invité dans ce bilan avec le nombre de contrôles qui se sont multipliés, notamment pour le port du masque et particulièrement pendant le marché de Noël. Près de 12.600 personnes ont été contrôlées dont 480 ont été verbalisées, a précisé le Directeur de la police Laurent Tarasco.

Côté délinquance et dans l’ensemble, les chiffres sont en baisses. Les incendies de véhicules ont baissé de près de 26 %. Egalement jugée comme une baisse « très importante », les violences urbaines qui ont été réduites d’un quart, la baisse d’atteinte aux biens de 9 % ou des vols de 32 %. Concernant la lutte contre les stupéfiants, 33 points de deal ont été démantelés et 90 kg de produits divers saisis. Enfin, il y a eu 74 opérations contre les rodéos, qui ont mené à 35 interpellations ainsi que la saisie de 35 engins.

Les atteintes aux personnes augmentent en revanche de 3 %. Mais cela s’expliquerait en partie par une hausse des atteintes sexuelles (sous le terme générique précise-t-on) de près de 40 %.  « Est-ce qu’il y en a eu plus, peut-être, est ce que les gens sont venus le dire plus facilement, sans doute » s’est avancé Laurent Tarasco. Dans le même temps, les verbalisations pour harcèlement de rue ont augmenté de 35 %…

Les violences intrafamiliales en forte hausse

C’est le point noir du bilan avec une hausse de 30 %, les violences intrafamiliales. Une hausse expliquée en partie selon les autorités par les confinements, mais aussi par « une libération de la parole » ou bien encore la formation et le suivi des policiers et des gendarmes pour une meilleure prise en compte de ces  violences conjugales. Violences qui touchent à 90 % des femmes. « Un gros effort » a été fait par les services de police et de gendarmerie pour ne pas avoir de signalements « en jachère » et « avoir un suivi de chaque dossier » assure la préfète. Des dossiers qui sont « traités en temps réels, pour ne pas laisser traîner, car lorsque les faits se répètent, il peut y avoir un sentiment d’impunité qui peut conduire à un drame » ajoute le directeur de police. Des violences faites aux femmes dont les autorités assurent vouloir faire leur priorité dans l’année à venir.