Alsace : « La région attire toujours »... L'été a été « correct » pour le tourisme, qui avait souffert en 2020

ECONOMIE Les acteurs du secteur se disent globalement soulagés après une année 2020 difficile

Thibaut Gagnepain
Le château du Haut-Koenigsbourg a accueilli 125.000 visiteurs sur les mois de juillet et août.
Le château du Haut-Koenigsbourg a accueilli 125.000 visiteurs sur les mois de juillet et août. — G. Varela / 20 Minutes
  • L’Alsace n’a pas attiré cet été des foules de touristes comme les côtes de la Méditerranée. Mais la région a tout de même séduit de nombreux visiteurs grâce à ses atouts.
  • « Il y a du mieux par rapport à 2020 mais on reste en dessous de 2019 qui avait été une très belle année », synthétise Marc Lévy, le directeur d’Alsace Destination Tourisme,
  • Le tourisme urbain, comme à Strasbourg, a souffert alors que certains établissements et autres lieux sont très satisfaits.

La route des Vins, les cigognes, les villages typiques, les châteaux, Strasbourg… Avec ses nombreux atouts, l’Alsace a encore séduit les touristes cet été. Peut-être pas autant qu’avant le début de la crise sanitaire, mais la région « attire toujours » d’après les premiers échos et chiffres.

« Il y a du mieux par rapport à 2020 mais on reste en dessous de 2019 qui avait été une très belle année », synthétise Marc Lévy, le directeur d’Alsace Destination Tourisme, avant de rentrer dans le détail. « Le milieu urbain a souffert ainsi que tous ceux qui s’étaient spécialisés sur l’accueil de groupes. A l’inverse, des établissements et certains lieux ont tourné comme des avions. »

Qui sont ces heureux gagnants ? Les gîtes de France des deux départements en font partie. Dans le Bas-Rhin, le président Maurice Waltsburger parle d’un taux d’occupation des logements « supérieur à 90 % sur les deux mois ». « Les gens ont cherché à éviter les grosses concentrations pour se protéger du Covid-19 », pense-t-il. Dans le département voisin, le directeur Serge Mezin évoque, lui, « 77 % du 14 juillet au 20 août ». Soit des statistiques qualifiées d’excellentes dans le premier cas, « correctes » dans le deuxième.

Le Haut-Koenigsbourg n’a pas non plus à se plaindre. Par rapport à l’été dernier, la célèbre forteresse a vu sa fréquentation doubler en juillet et août, avec 55.000 puis 70.000 visiteurs. « Les saynètes costumées ont beaucoup plu, on a aussi refait notre scénographie et organisé beaucoup d’animations », se félicite son directeur Bruno Caro, en nuançant. « Pour 2020, on pourrait atteindre 250.000 personnes, ce qui reste loin des 562.000, le record de 2019. »

Météo cata

La tendance est la même au parc d’attractions du Petit Prince. « Dire qu’on est content serait exagéré. Soulagé, c’est plutôt le mot », résume son cofondateur Jérôme Giacomoni. « Une année normale, c’est 200.000 entrées. Là, on est à -15 voire -20 % mais on a plutôt bien passé la vague vu le contexte. »

Car outre les histoires liées au pass sanitaire, tous les acteurs du tourisme ont dû faire face à une météo très pluvieuse pendant ces grandes vacances scolaires. Des impondérables qui s’ajoutent à l’absence d’habituels visiteurs étrangers, qui n’ont pas franchi leurs frontières. Les voisins allemands, belges, néerlandais et suisses sont venus, quoique moins nombreux, mais pas la clientèle lointaine.

« Il y a eu quelques Américains, mais au compte-goutte. Le marché asiatique, lui, est à l’arrêt et ne redémarrera pas avant 2024-2025 », reprend Marc Lévy. Strasbourg en a souffert, avec 30 % moins de visiteurs qu’en 2019, d’après les chiffres de l’office de tourisme. Élément incontournable du paysage, le spécialiste des bateaux-promenade Batorama annonce 105.000 passagers ces trois derniers mois. « Soit 35 % de ce qu’on faisait en 2019 », éclaire Reynald Schaich, conscient que « les gens se sont méfiés des destinations urbaines. »

Les hôteliers confirment. « Le chiffre d’affaires global est en recul de 40 % par rapport à 2019 mais quand même au-dessus de 2019 », évalue Pierre Siegel, le président local de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. « Contrairement à l’été dernier, très peu d’établissements étaient fermés. On vient quand même de réaliser notre meilleur mois depuis un an et demi. C’est bon signe mais on manque de perspectives. » Surtout en vue du prochain grand événement en Alsace : le marché de Noël. Pour les professionnels du tourisme, le bilan de l’année 2021 dépendra de sa tenue.