Strasbourg : Des solutions pour les rats et les punaises de lit ?

ANIMAUX « Ambassadeurs de punaises de lit », poubelles enterrées, sensibilisation de la population, la ville compte s’attaquer aux causes de la prolifération des animaux « nuisibles » dans la ville

Gilles Varela
Illustration. Un rat dans un quartier de Lille, le 20 mai 2013.
Illustration. Un rat dans un quartier de Lille, le 20 mai 2013. — M.LIBERT/20 MINUTES
  • Une « mission d’information et d’évaluation (MIE) pour la gestion du rat en ville et des animaux liminaires dans l’habitat » avait été décidée dès octobre pour lutter contre leur prolifération dans la ville.
  • Six mois plus tard, un rapport de cette mission a été présenté ce lundi lors du Conseil municipal. Après s’être attaché à identifier les causes qui favorisent cette prolifération, son rapport prévoit notamment une sensibilisation de la population, plus d’information, mais aussi des solutions techniques à la fois préventives et curatives.

Face à la prolifération des rats et des punaises de lit, la nouvelle équipe municipale strasbourgeoise était, dès sa prise de fonction en juillet dernier, attendue. Le sujetne date pas d’hier, mais il s’est amplifié depuis le confinement. Aussi, une « mission d’information et d’évaluation (MIE) pour la gestion du rat en ville et des animaux liminaires dans l’habitat » avait été décidée dès octobre pour tenter de trouver « des solutions adaptées, efficaces et pérennes, sans négliger la cause animale » insistait la municipalité écolo.

Six mois plus tard, le rapport de cette mission a été présenté ce lundi lors du Conseil municipal. Certains élus lui on reproché un manque de réactivité, d’action, de précision, vu l’urgence dans laquelle vivent de nombreuses familles strasbourgeoises. Ce rapport si attendu est-il pour autant « une montagne qui a accouché d’une souris » comme l’a reproché l’élue PS Anne-Pernelle Richardot ? 20 Minutes fait le point.

Sensibilisation collective

Le président de la MIE, Benjamin Soulet, adjoint à la maire de Strasbourg, s’est défendu ce lundi de tout immobilisme. Après plusieurs évaluations auprès d’associations d’habitants, de bailleurs sociaux, de professionnels de la dératisation, des services techniques de la ville, de locataires, pour analyser les causes de cette infestation, les réflexions se sont attachées à faire un état des lieux « en partant de la réalité du terrain ».

A présent, de nouvelles mesures préventives mais aussi de traitement vont être prises. Certaines dispositions de bon sens, comme le nettoyage plus régulier de quelques secteurs, ont déjà été renforcées pour « accompagner » les habitants qui vivent un véritable cauchemar. Une vingtaine de fiches techniques, spécifiques pour chaque situation ont également été élaborées et sont ou seront communiquées, notamment aux bailleurs sociaux, aux régies de quartier, aux habitants… Tous seront sensibilisés et associés à cette lutte qui devient commune.

Poubelles enterrées

Concernant particulièrement les rongeurs, présents essentiellement dans « les grands ensemble d’habitat social et des copropriétés dégradées » selon la MIE, la lutte passera par des aménagements et des équipements publics. Mais cette lutte doit également passer par une campagne de sensibilisation de la population pour éviter les incivilités, les dépôts sauvages de déchets.

De nouvelles poubelles enterrées vont ainsi être mises en place. « L’ambition est de passer, pendant le mandat, de 4.000 à 18.000 personnes qui pourront profiter de cette collecte enterrée » promet Benjamin Soulet. Les points de collectes dégradés dans l’espace public sont déjà en cours d’aménagement. Le service des équipes de nettoyage le soir, le long des quais, prévu jusqu’à 20 heures aujourd’hui sera prolongé jusqu’à minuit.

« Ambassadeurs » punaises de lit

Sur la question plus difficile de la lutte contre les punaises de lit, un plan de communication et de sensibilisation de la population va être lancé. Et des « ambassadeurs » punaises de lit vont être désignés. Il s'agira de personnes au plus proche des familles touchées, comme des assistantes sociales, qui auront pour mission de donner des conseils, des contacts, fournir une fiche d'information. Enfin, la ville compte favoriser l’innovation et l’émergence de nouvelles techniques de traitement comme la congélation.

La municipalité s’est engagée à une obligation de résultat et un suivi régulier de la situation, « pour que les citoyens puissent vivre de manière digne et décente. » Rendez-vous est donné par la ville pour un premier point d’étape dans quelques semaines.