Strasbourg : Le « photovoltaïque citoyen » va rapporter un peu plus que le livret A
ENERGIE Des centrales solaires citoyennes participatives vont fleurir sur les toits de l’Eurométropole
- Strasbourg et l’Eurométropole encouragent les habitants à développer des installations photovoltaïques citoyennes. Elles soutiennent une société « participative » qui appuiera les particuliers qui ont un projet.
- Une fois identifiés, les toits des communes ou des villages seront mis à leur disposition.
- Le développement de centrales solaires citoyennes fait parti du « mix énergétique » qui permettrait d’atteindre l’objectif 100 % énergies renouvelables 2050, et de s’engager dans la neutralité carbone.
Vous avez envie de mettre la main à la poche pour un projet participatif finançant des installations photovoltaïques ? Et au passage vous faire un petit peu d’argent ? Cela sera bientôt possible dans l’agglomération strasbourgeoise. Pour atteindre les objectifs d’une métropole neutre en carbone à l’horizon 2050, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, aux côtés de Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, et de Danielle Dambach, présidente déléguée de l’Eurométropole, lance le volet citoyen de « l’Alliance pour le climat ». Le « bras armé » de l’état d’urgence climatique déclaré par la maire lors de son investiture en juillet dernier.
Première concrétisation citoyenne donc, les projets de production d’électricité photovoltaïque, « le solaire citoyen », qui seront nettement encouragés. Et pour joindre la parole aux actes, les quatre premières toitures de bâtiments publics à Strasbourg - « ce n’est qu’un début » précise Jeanne Barseghian- sont mises à disposition des particuliers, une fois la mise en délibération lors du prochain Conseil municipal le 21 septembre. Cela permettra la pose de panneaux photovoltaïques sur 850 m2, soit 150 MGW, équivalant à 50 logements (hors chauffage).
Sur l’ensemble de l’Eurométropole, l’objectif est d’atteindre les 60.000 m2 par an jusqu’en 2030. « Mais qui ne seront pas tous citoyens », tempère Marc Offsess adjoint à la maire de Strasbourg en charge de la transformation écologique du territoire. Ce dernier souligne que d’autres projets d’ampleur comme les panneaux sur les ombrières au Zénith, ou bien encore un gros projet sur Illkirch, sont toujours en cours de discussion.
Pour atteindre l’objectif, les surfaces publiques mais aussi privées seront sollicitées. « Encourager des initiatives citoyennes, c’est notre façon de mobiliser l’épargne citoyenne puisqu’ils pourront être actionnaires de ces centrales solaires, villageoises, communales, strasbourgeoises, se félicite Pia Imbs. C’est une démarche très participative. »
Une « coopérative citoyenne »
Concrètement, une structure, les Brasseurs d’énergie, sorte de coopérative citoyenne consacrées aux énergies renouvelables, permettra la création, l’installation et l’exploitation du site. Les particuliers qui souhaitent créer une centrale solaire sur un toit privé ou public ou tout simplement investir devront fédérer à la Brasserie d’énergie. « Le taux de rémunération se situera un peu au-dessus de celui du livret A », sourit Eric Gaspard, membre du collectif Brasseurs d’énergie. Même si le véritable objectif, est « de se fédérer pour s’approprier son énergie, de créer une dynamique citoyenne autour de la transition écologique plus qu’un éventuel enrichissement personnel », souligne Jeanne Barseghian. A noter que les collectivités peuvent également participer au capital de la société.
En 2030, la part de l’énergie solaire photovoltaïque citoyenne a pour objectif d’atteindre 2 % de la puissance des 51 MW à installer. Ce qui représente environ 6.000 m2 par an de panneaux photovoltaïques « citoyens ». Pour y arriver, la Brasserie d’énergie espère fédérer près de 700 coopérateurs. Quant à ceux qui souhaiteraient également créer une société équivalente, les portes de l’Eurométropole sont ouvertes car Brasseurs d’énergie n’a pas d’exclusivité, a précisé Marc Offsess. Reste à identifier les sites qui pourraient accueillir les panneaux photovoltaïques. Les collectivités comptent en partie s’appuyer sur le cadastre solaire, mis en place en 2018. Mais aussi trouver les installateurs de panneaux photovoltaïques, devenus une denrée rare car leurs livres de commandes sont déjà pleins… « Comme quoi la transition écologique peut devenir source d’emplois », sourit Jeanne Barseghian…