Strasbourg : La session du Parlement européen à nouveau annulée et déplacée à Bruxelles

POLITIQUE La session de septembre à Strasbourg du Parlement Européen, de retour dans la capitale alsacienne après six mois d’absence, est finalement annulée pour cause de Covid et se tiendra encore à Bruxelles

Gilles Varela
Le bâtiment du parlement européen à Strasbourg.
Le bâtiment du parlement européen à Strasbourg. — G.Varela/20 Minutes
  • Attendue à Strasbourg, presque promise, préparée, la prochaine session du Parlement européen se tiendra finalement à Bruxelles.
  • C’est la sixième session d’affilée, depuis mars et le début de la crise de coronavirus, qui se tiendra à Bruxelles.
  • Une annulation qui en laisse présager d’autres. Notamment la prochaine, en octobre.

Strasbourg se disait prête. Prête à accueillir la prochaine session du Parlement européen, du 14 au 17 septembre. La première dans la capitale alsacienne depuis la pandémie de coronavirus en Europe, en mars. Les autorités, tout comme les partisans du siège européen à Strasbourg, s’efforçaient à rassurer les eurodéputés après six mois d’absence. En vain. Le président du Parlement Européen, David Sassoli, a annoncé ce mardi l’annulation de cette session plénière. Elle se tiendra à Bruxelles.

La raison avancée ? « La montée de la pandémie dans de nombreux Etats membres et la décision adoptée hier, par les autorités françaises, de classer l’ensemble du département du Bas-Rhin en zone rouge ». Mais aussi parce que le transfert de l’administration du Parlement européen exigerait que tout le personnel soit mis en quarantaine à son retour à Bruxelles. Une situation qui a renforcé les nombreuses réticences exprimées par des eurodéputés, même si Bruxelles est elle-même, depuis plusieurs semaines, en zone rouge.

Cette situation illustre-t-elle, une fois encore, la bataille du siège du Parlement ? L’eurodéputée Fabienne Keller, également ancienne maire de la capitale alsacienne, dit « regretter vivement cette décision. » Hier encore, elle dénonçait « clairement l’instrumentalisation du Covid par les anti-Strasbourg » et confiait à 20 Minutes que « ce n’est pas un motif pour ne pas venir. Les parlementaires européens, qu’ils viennent à Strasbourg ou à Bruxelles, s’exposent à la même situation épidémiologique. Toutes les garanties étaient données pour que cela se passe aussi bien que possible. Nous sommes tous amenés à vivre avec cette épidémie et à prendre toutes les mesures nécessaires. »

« La ville était prête »

Du côté français, et notamment du Parlement, la mobilisation était forte. Dans un communiqué, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, soulignait il y a quelques jours « l’enjeu majeur pour Strasbourg et pour la démocratie européenne » et témoignait de son engagement avec le Secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, la préfète, l’ARS, pour « accueillir dans les meilleures conditions les députés européens, leurs collaborateurs et les agents du Parlement. »

De nombreuses « garanties » ont été apportées aux eurodéputés. Réunions régulières entre la préfète, l’ARS et le Parlement, protocoles renforcés tant dans les transports strasbourgeois que dans les hôtels, qui ont dû s’accréditer, les restaurants, dans lesquels les contrôles sanitaires devaient être renforcés. Côté Parlement, la présence physique du personnel devait être réduite au minimum, soit environ un tiers de l’effectif habituel. Et pour assurer une distanciation physique dans l’hémicycle, celui-ci était couplé à une autre pièce. Des restrictions avaient aussi été prévues dans les différents restaurants du Parlement. En vain.

Dans un communiqué, Clément Beaune et la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, indiquent « prendre acte avec regret de cette décision » et continueront à « travailler étroitement ensemble pour permettre un retour rapide du Parlement européen à son siège, dans le respect des règles sanitaires et sur la base d’un protocole strict. »

Une annulation, forte symboliquement, et qui laisse malheureusement en présager d’autres, notamment en octobre. Un coup dur aussi pour l’hôtellerie et les restaurants de la ville, sévèrement touchés par ces annulations à répétition…