VIDEO. Strasbourg: Un drone pour une nouvelle sécurité conçu par une start-up alsacienne

SURVEILLANCE Une start up bas-rhinoise, New R Drone, a conçu un drone autonome de sécurité avec une caméra thermique et optique high-tech. Un drone capable de remplacer ses batteries lui-même, un vrai bras droit pour les sociétés de gardiennage

Gilles Varela
Le drone et sa station.  New R Drone.
Le drone et sa station. New R Drone. — Yannick Ledergerber
  • Une start-up alsacienne New R Drone a conçu un drone de surveillance autonome.
  • Le principe : un drone équipé d’une caméra high-tech avec une autonomie de 20 minutes, qui change lui-même ses batteries grâce à une station au sol.
  • Ce dispositif permet d’épauler les gardiens, soit pour les rondes de surveillance soit pour la levée de doute.

Il voit tout, aussi bien sinon mieux qu’un gardien lors d’une ronde de surveillance. Plus discret, sans danger, silencieux, de jour comme de nuit. Surtout la nuit, avec sa caméra thermique de haute précision. La nouvelle « arme » prochainement mise à disposition des agences de sécurité, des sociétés de gardiennage, des grosses entreprises ou institutions, présente une nouvelle approche pour assurer la surveillance et le gardiennage de demain.

Baptisé le New R drone, conçu par une start up alsacienne il y a trois ans, basée à Sélestat (Bas-Rhin), cette « machinerie » est le fruit de l’expérience de deux professionnels de la sécurité, deux quadras, Gaëtan Fortuné et Yannick Ledergerber, basés au sein de l’entreprise de sécurité électronique Evrest. Tous deux ont mis au point un drone de sécurité autonome.

Même s’il en existe déjà sur le marché, ce dernier a surtout la particularité de pouvoir, seul, remplacer ses batteries en une minute avant de repartir en mission, grâce à une station autonome au sol. Une particularité mondiale assure la jeune start-up. Ce qui le différencie également des autres drones de vidéosurveillance est son concept même. Car c’est, avant tout, une caméra de haute précision, à double optique, thermique et optique, 1er prix au monde de la cybercriminalité, assure Yannick Ledergerber, autour de laquelle a été adapté « un drone, et non l’inverse. Ce n’est pas un drone sur lequel une caméra, souvent de qualité moindre, est embarquée. »

« Un gardien augmenté »

Le drone est programmé et spécialement adapté pour couvrir une zone étendue, assure Yannick Ledergerber. Grâce à un logiciel qui fait l’interface entre la machine et le gardien, d’une autonomie de 20 minutes, « il lui suffit d’une minute ensuite pour changer seul ses batteries avant d’être à nouveau opérationnel. Mais en cas de déclenchement d’une alarme quelconque sur le site surveillé, le gardien prend la main et envoie immédiatement le drone sur la zone concernée, soit pour une levée de doute, soit pour permettre le déclenchement d’une procédure classique. Nous entrons dans une nouvelle ère dans le métier de la sécurité, un gardien augmenté », sourit Yannick Ledergerber.

Un danger pour l’emploi des gardiens ? « Pas du tout, se défend Yannick Ledergerber. La législation impose tout d’abord un agent pour manipuler le drone, pour faire l’interface avec le logiciel du drone même si cela se fait via un ordinateur. Mais c’est surtout une évolution du métier et l’occasion pour les gardiens d’étendre leurs compétences et de valoriser une formation. Il faut sauvegarder les sites, mais aussi les personnes. »

Pour l’heure, le drone n’est pas encore complètement opérationnel. Un travail sur la station de remplacement des batteries est encore mené, pour « un levé de preuves », mais un brevet est déjà déposé. Le New R Drone devrait être sur le terrain vers septembre prochain.